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Bodrum, entre histoire et passion



Nichée au fond d’une baie magnifique, dominée par une haute forteresse médiévale, Bodrum est aujourd’hui un des hauts lieux du tourisme turc.



Bodrum « hot spot » de la côte turque - © D. Marché
Bodrum « hot spot » de la côte turque - © D. Marché
Hosgeldiniz ! Bienvenue, c’est ce que vous entendrez souvent lorsque vous arriverez en Turquie et sur la côte égéenne, carrefour entre l’occident et l’orient. Dans la ville de Bodrum, lorsque la saison bât son plein, cette sensation y est encore plus flagrante. Français, Allemands, Russes mais également Anglais, Australiens sans oublier les Stambouliotes… tous se côtoient aux terrasses des restaurants, sur les plages ou encore sur les sites antiques, et le soir dans les clubs du bord de mer. Comment cet ancien port de pêcheurs à l’éponge, niché au cœur des champs d’oliviers et de mandariniers, a-t-il pu devenir un « hot spot » de la côte turque ? 

Pe­tit coin de paradis ouvert sur le golfe de Gökova -© D. Marché
Pe­tit coin de paradis ouvert sur le golfe de Gökova -© D. Marché
Bodrum doit en partie sa renommée de "Saint-Tropez" turque, à l'écrivain et journaliste Cevat Sakir Kabaagaçli, en exil, à cause de ses écrits très controversés sur le pouvoir en place de l’époque.  En 1925, le "pêcheur d'Halicarnas­se", comme il se baptise lui-même, tombe amoureux de ce village dès son arrivée, avec ses maisons blanches construites en terrasse, sur un fond de mer bleue turquoise. Cevat Sakir Kabaagaçli, dont le buste orne aujourd'hui l'entrée du château Saint-Pierre, ne quittera plus, ce pe­tit coin de paradis ouvert sur le golfe de Gökova. Passionné d'histoire an­cienne et des peuples d'Asie mineu­re, il décou­vre le mode de vie ancestral des fameux pêcheurs d'épon­ge de Bodrum, qui lui inspirent nom­bre de poèmes et de récits.

Eaux turquoise

© D. Marché
© D. Marché
L’un des plus célèbres, Le voyage bleu, a aujourd’hui donné son nom à des croi­siè­res en goélettes au départ de la marina. Ces splendides deux mats en bois, sont encore construits de manière traditionnelle dans la ville de Güllük, près de Bodrum. Prendre le temps de faire une traversée sur l’un de ces « Gulet » permet de découvrir  d’une autre manière la côte Turque et ses nombreuses criques. Une invitation à plonger et à découvrir les fonds marin, jonchés d’épaves. Face à la mer, quelques mezzés, un verre de raki glacé, détendez-vous, vous êtes à Bodrum… A l’emplacement actuel de Bodrum s’élevait sous l’antiquité Halicarnasse, une cité Gréco-Anatolienne fondée à la fin du 11e siècle av J.-C. par des colons doriens. Elle deviendra l’une des plus importantes colonies de la région, la Carie, avant de passer sous domination Lydienne puis Perse. Ce n’est qu’au IVème siècle av. J-C. que le satrape Mausole, gouverneur de Carie, transfère sa capitale à Halicarnasse et en fait une cité prestigieuse, et l’un des ports les plus prospères du bassin égéen. Son nom passe à la postérité (mausolée) grâce au temple funéraire que son épouse Artémise fit ériger à sa mémoire. De cette merveille antique, il ne reste aujourd’hui plus grand-chose. Ce mausolée d'Halicarnasse qu’Hérodote considérait comme l'une des Sept Merveilles du monde antique, se situe en face d'une petite mosquée, dans la rue Turgut Reis. Le souvenir de ce cénotaphe haut jadis d'une cinquantaine de mètres, tient à quelques colonnes tronquées et aux vestiges des soubassements, car après plusieurs séismes, il fut complètement démantelé jusqu’à la dernière pierre afin de construire une partie du château. Une visite est toutefois envisageable, ne serait-ce que pour la beauté du jardin. 

Position stratégique

Le château Saint-Pierre - © D. Marché
Le château Saint-Pierre - © D. Marché

© D. Marché
© D. Marché

Plus intéressant encore est la visite de l’autre monument incontournable de la ville, l’imposant château Saint-Pierre (souvent nommé St Jean). En 1402, une faiblesse passagère de l’empire Ottoman permet aux Chrétiens et à l’ordre des chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de s’implanter dans la ville et d’y commencer l’édification de cette forteresse. Ils y resteront un siècle, jusqu’à ce que Soliman le Magnifique, Sultan de la dynastie Ottomane, les chasse. Le château Saint-Pierre (Petrum) prêtera son nom à la ville qui, par légère déformation, deviendra Bodrum. Il est devenu un musée d’archéologie sous-marine mondialement réputé. La montée vers l'enceinte intérieure permet d'admirer les armoiries de ses bâtisseurs et d'accéder aux différentes salles d’exposition. Les visiteurs y trouveront une exceptionnelle collection de vestiges entre les esplanades, galeries et tours. Sont exposés des objets provenant notamment de la plus ancienne épave connue à ce jour (l’Uluburun, un navire de Néfertiti datant du 14e siècle av. J.C) La galerie des amphores, abrite également une exposition de vases, d’amphores, d’ancres et d’objets remontant à l’âge du bronze. 

© D. Marché
© D. Marché
La salle de la princesse carienne Adra (sœur de Mausole) expose son squelette ainsi que ses bijoux en or et le mobilier découvert dans sa tombe. La salle des verreries dévoile une des plus importantes et des plus anciennes collections au monde, allant du 14e siècle av J.-C. jusqu’au 2e siècle  de notre ère. Une autre salle présente les restes d’épaves de bateaux romains ou grecs retrouvés lors des fouilles effectuées au sud-ouest de la Turquie. La position stratégique et dominante du château, permet en fin de visite, de contempler les jardins où prospèrent des plantes et des arbres du bassin Méditerranéen. C’est le cas du platane d’Orient, dont l’ombre renforce la santé, et du myrte, plante d’Aphrodite, symbole d’amour et de désir… Du haut des esplanades, les deux baies aux eaux turquoise de la ville, offrent un panorama exceptionnel sur la cité qui fut surnommée jadis par Homère « l’éternel paradis des bleues ». 

Thé turc

L'incontournable thé turc - © D. Marché
L'incontournable thé turc - © D. Marché
Un autre site remarquable à découvrir se situe à quelques kilomètres au nord de Milas. Blotti au cœur des reliefs montagneux, Labranda est un fascinant terrain de fouilles pour les archéologues. La première sensation que procure le site est son gigantisme et son étonnante conservation. Ce sanctuaire carien, dédié à Zeus, était le point central de cette puissante civilisation, dont le rayonnement et les pratiques cultuelles se retrouvent également à Bodrum. Le satrape de Carie, Mausole, en fit même, son sanctuaire familial. Le guide du lieu vous proposera certainement un incontournable thé turc, préparé de façon traditionnelle, dans une double théière, un peu à la manière d’un samovar. Tout bonnement délicieux… Pour une détente plus sportive, le White river country club s’offre à vous.  Ce magnifique golf conçu par Gary Player & Reg Taylor propose un superbe 18 trous complètement repensé sur un ancien 9 trous. Ce parcours est aussi ludique pour les amateurs, qu’accrocheur pour les golfeurs professionnels. L’abondance de l’eau, sur les trous numéro 9 et le 11 entretient une agréable difficulté. A mi-parcours, il est possible de  déjeuner au restaurant du club. La qualité du service et de la carte est tout simplement parfaite, tout comme le plaisir qu’il y a le dimanche à participer au copieux brunch du club.

Folle exubérance

© D. Marché
© D. Marché
Bodrum est aussi renommée pour ses restaurants exotiques et la folle exubérance de sa vie nocturne. C’est sans conteste, la ville la plus dynamique de la côte égéenne. Pour les noctambules, un passage au « Halicarnas The club », la discothèque la plus connue de Turquie s’impose.  De son côté, le « Catamaran » propose d’embarquer à son bord pour une ambiance « clubbing » dans la baie éclairée de Bodrum avec un départ de la marina vers 23 heures et un retour au petit matin au lever du soleil. Pour les fêtards qui n’auraient pas le pied marin, les rues Barbar Sokagi ou Gumbet, alignent une large sélection de bars et de clubs pour toutes les humeurs, bourses et envies…Farniente, visites culturelles, golf, musées, croisières en goélette, gastronomie, la région de Bodrum offre un tel choix d’activités qu’il est impossible de tout faire en un seul séjour. Une raison supplémentaire qui pousse la plupart des visiteurs à revenir sur cette péninsule paradisiaque afin de profiter à nouveau, seul, en couple ou en famille du soleil, des eaux cristallines et de l’accueil exceptionnel de sa population.  

Informations pratiques

Office de tourisme de Turquie
102 avenue des Champs Elysées
75008 Paris
Tél. : 01 45 62 78 68
www.goturkey.com
 
Office du tourisme de Bodrum : www.bodrum.bel.tr

Pour le transport
 
Turkish airlines : www.turkishairlines.com
 
Mondial tourisme : www.mondialtourisme.fr
 
 
decouvrir_bodrum.pdf Découvrir Bodrum.pdf  (293.63 Ko)
Jeudi 2 Mars 2017
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