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Phi Ta Khon : la fête des esprits



Du 24 au 26 juin, la commune de Dan Sai dans la province de Loei en Thaïlande, organise le festival Phi Ta Khon. Cette procession costumée et masquée qui s’apparente par certains côtés à un carnaval bouddhique a été transmise de génération en génération. Elle attire chaque année de nombreux curieux et touristes.



Dan Sai dans la province de Loei en Thaïlande - © D. Raynal
Dan Sai dans la province de Loei en Thaïlande - © D. Raynal

Les costumes sont entièrement réalisés à la main, les maques étant fait en grande majorité d’écorce de riz ou de cocotiers - © D. Raynal
Les costumes sont entièrement réalisés à la main, les maques étant fait en grande majorité d’écorce de riz ou de cocotiers - © D. Raynal
Phi Ta Khon est certainement l’un des événements annuels les plus étonnants de l'Isan, la région du Nord-Est de la Thaïlande. La légende raconte que lors du retour du prince Vessantara, à priori Bouddha dans l’une de ses vies passées, les habitants fous de joie de le savoir vivant après une si longue absence, auraient organisé une fête tellement grandiose que celle-ci aurait réveillé les morts.  A l’origine, le mot Phi Ta Khon regroupait de jeunes hommes costumés et masqués qui apparaissaient dès l’aube dans les rues, guettant les occasions de jouer de mauvais tours aux villageois. Certains chapardaient de la nourriture ou donnaient de petits coups de trique aux passants, tandis que d’autres s’amusaient tout simplement à faire peur grâce à leurs masques et accoutrements terrifiants.

Des ateliers de confection de masques permettent aux visiteurs de réaliser leurs propres pièces © D. Raynal
Des ateliers de confection de masques permettent aux visiteurs de réaliser leurs propres pièces © D. Raynal
Après leurs mauvais tours aux villageois, les Phi Ta Khon rejoignaient les diverses processions et dansaient autour du temple Wat Phon Chai dans les rues de Dan Sai. Ils ne cessaient de tournoyer sur eux-mêmes que lorsque les moines commençaient à lire leurs sermons. Ils jetaient alors leurs costumes et leurs masques d’écorce de cocotiers et de paille de riz dans la rivière Mun, afin de ne pas être reconnus. Initialement, seules trois couleurs extraites de produits naturels (le blanc, le noir et le rouge) étaient utilisées pour peindre ces masques entièrement réalisés à la main qui se composent traditionnellement de trois éléments principaux: le chapeau, le visage et le nez. Les tenues, quant à elle, étaient confectionnées à partir de vieux chiffons.

Le Phuna Come est un écolodge en pleine campagne tropicale de Dansai © D. Raynal
Le Phuna Come est un écolodge en pleine campagne tropicale de Dansai © D. Raynal

Défilés et processions

Le premier jour des festivités appelé Wan Ruam (jour du rassemblement) ou festival des fantômes est certainement le plus spectaculaire.© D. Raynal
Le premier jour des festivités appelé Wan Ruam (jour du rassemblement) ou festival des fantômes est certainement le plus spectaculaire.© D. Raynal
Aujourd’hui encore, ces cérémonies et processions religieuses qui se déroulent chaque année fin juin ou début juillet en fonction du cycle lunaire, attirent de nombreux curieux et touristes. Transmises de génération en génération, elles sont dédiées aux esprits de la pluie et aux Dieux des récoltes. Le travail dans les rizières commence en effet seulement quelques jours après le festival.  Le premier jour des festivités appelé Wan Ruam (jour du rassemblement) ou festival des fantômes est certainement le plus spectaculaire. Les habitants de la ville demandent la protection de Phra U-Pakut, l’esprit de la rivière Mun, en défilant dans les rues avec une statue de Bouddha qui a le pouvoir de faire venir en abondance les précipitations.

Phi Ta Khon trouve son origine dans un conte bouddhiste dans lequel les fantômes se mêlent aux humains pour participer à la fête organisée pour le retour du prince après un long exil - © D. Raynal
Phi Ta Khon trouve son origine dans un conte bouddhiste dans lequel les fantômes se mêlent aux humains pour participer à la fête organisée pour le retour du prince après un long exil - © D. Raynal
Ils participent ensuite à des jeux, parades et concours de danses, munis à la ceinture de clochettes et d’armes symboliques en forme de pénis surdimensionnés avec une éclaboussure de peinture rouge sur la pointe. Les personnages portant ces phallus interagissent souvent avec la foule, très amusée de leurs pitreries. Dans beaucoup de sociétés agricoles, le sexe masculin symbolise en effet l'abondance des récoltes. Le deuxième jour, un concours de lancer de fusées artisanales est organisé dans la ville, tandis que le troisième et dernier jour, prend une tournure nettement plus mystique. C’est le moment où les fidèles se rendent au temple Wat Ponchai pour écouter les treize sermons du prince Vessantara récités par les moines.

Festival unique

De nos jours, si les traditions de croyance religieuse et des rites de la pluie sont toujours bien présentes, la cérémonie à quelque peu changé.© D. Raynal
De nos jours, si les traditions de croyance religieuse et des rites de la pluie sont toujours bien présentes, la cérémonie à quelque peu changé.© D. Raynal
De nos jours, si les traditions de croyance religieuse et des rites de la pluie sont toujours bien présentes, la cérémonie à quelque peu changé. Les masques sont de bien plus belle facture, brillants et multicolores, grâce à l'utilisation des peintures modernes. Le fait de se costumer en Phi Ta Khon n’est d’ailleurs plus l’apanage des jeunes gens et toutes les restrictions liées à l’âge ou au sexe ont été abolies. Les festivaliers rivalisent d’originalité pour être les plus effrayants possibles, mais ils ont renoncé à faire des farces et des coups pendables aux villageois. Signe des temps, les masques et les costumes ne sont plus détruits en fin de festival et les pièces les plus remarquables prennent même la direction du petit musée dédié à cette tradition locale dans l’enceinte du temple de Dan Sai. Phi Ta Khon est bel et bien un festival unique en Thaïlande et probablement dans toute l’Asie du sud-est. Il mériterait certainement de faire partie du patrimoine mondial immatériel de l’humanité, au même titre que le célèbre carnaval de Binche en Belgique, la fête des Fallas à Valence en Espagne ou les géants du nord de la France.
 

© D. Raynal
© D. Raynal
Office de Tourisme de Thaïlande : www.tourismethaifr.com/Accueil/index.tpl     

Pour bien préparer son voyage dans la province de Loei :

NostalAsie
19 Rue Damesme, 75013 Paris
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02 960 6112/02 960 6113  
081 430 5567 (hot line) 
maxiways@truemail.co.th

Se loger à Dans Sai :

PHUNA COME
461 Moo3, Ban Doen,
DANSAI LOEI 42120.
Tel. 042 892 005-6  / 083 408 3722
www.phunacomeresort.com
 



 
Lundi 19 Juin 2017
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