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Miami se prépare pour l’Art Basel




Mondialement reconnu pour sa collection exceptionnelle de street art depuis son lancement en 2009, le quartier de Wynwood est devenu l’épicentre de la création artistique à Miami. A l’occasion de la semaine d’Art Basel du 1er au 04 décembre, douze nouveaux murs ont été créés afin de présenter les travaux d’artistes plus ou moins renommés.



© D. Raynal
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Il est  parfois difficile d'imaginer que Miami offre bien plus que des plages ensoleillées et des escapades en boîte de nuit jusqu'au petit matin.  En 2009 Tony Goldman (1943-2012) décide de donner une nouvelle identité au quartier de Wynwood qui n’est pas franchement situé au bord de l’Océan. Flairant la bonne affaire, il achète dès 2004 au sein de l’Art District une vingtaine de hangars inoccupés pour 35 millions de dollars. Il a dès lors pour ambition de transformer une partie de ces bâtiments sans fenêtres en vastes espaces d’exposition destinés à accueillir le gratin du graffiti mondial

© D. Raynal
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Les Wynwood Walls naissent en 2009 à l’occasion de l’Art Basel Miami. Pour cela, l’amateur éclairé fait appel à 50 artistes venus de 16 pays afin de transformer cet ex-quartier de  confection de vêtements en musée à ciel ouvert. Aidé de Jeffrey Deitch, Goldman fait venir gratuitement  la crème des « graffeurs ». L’ensemble des fresques monumentales – les murals - réalisé autant par des pionniers (Futura 2000, Phase 2, Vhils, Obey) que des jeunes loups du mouvement, transforme radicalement la perception de cet espace urbain jusque-là en déshérence. Pour ce faire, la compagnie Goldman Properties nettoie les friches et aménage des parkings, des jardins et des espaces de détente. Elle trouve des investisseurs pour ouvrir plusieurs restaurants, des bars et un night-club, ayant pour vocation de rendre le quartier vivant de jour comme de nuit. 

Installation d’art

© D. Raynal
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En fait, l’idée du regretté Tony Goldman était de voir dans la réhabilitation des entrepôts à l’abandon une occasion de créer l’une des plus grandes installations d’art en plein air du monde. Dès le départ, il a décidé d’élever le niveau et la qualité des œuvres en imposant à son collectif de créateurs une charte artistique contraignante. Depuis 2009 les premiers bâtiments décorés, le Ground Zéro de Wynwood , sont demeurés les mêmes avec à l’intérieur des expositions temporaires ou des collections semi-permanentes. A l’image du mur de la renommée « The Wall of Fame » qui accueille les visiteurs à l’entrée du périmètre initial. Très vite, les artistes ont eu besoin de se renouveler et de faire évoluer leurs œuvres en faisant changer la physionomie du quartier en permanence. 

© D. Raynal
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Aujourd’hui, il peut y avoir des commandes officielles sur des bâtiments qui appartiennent à des entreprises, mais aussi des œuvres sauvages sur n’importe quel hangar de la zone. En journée,  les 70 galeries d’art, les salons de coiffure et les boutiques de vêtements et  d’accessoires banchés sont ouverts en permanence. Mais dès la nuit tombée, le Wynwood Art District retrouve un calme et une quiétude étrange qui participent à sa réputation d’endroit longtemps mal famé. Le secteur est désormais entièrement piéton et il est possible de le visiter à son rythme en louant des vélos, ce qui est plutôt original au royaume du tout-automobile. Il accueille aussi deux micro-brasseries qui alimentent les nombreux bars branchés et les différentes  manifestations et vernissages qui ont lieu tout au long de l’année. « Au départ, l’identité des grapheurs se mesuraient à l’originalité de leurs signatures. Certains reprenaient les logos des gangs noirs-américains ou mexicains.  A Wynwood, les taggs et les graphes se sont d’abord propagés le long des voies de chemins de fer. Puis ce fut au tour des rames de trains, des bâtiments et du mobilier urbain d’être colonisé » explique avec enthousiasme Amos un pionnier et artiste du quartier qui organise des visites guidées à vélo.  

Wynwood Walls & Doors

© D. Raynal
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Au final, plus de 80 000 m2 de murs sont ainsi recouverts de fresques murales réalisées par les artistes Invader, Kenny Scharf, Jeff Soto, Miss Van, Lady Pink, Ryan McGinness, Jim Drain, Retna, Os Gemeos, Fafi, Kashink ou le grapheur français MTO (pour Matéo). L'attraction principale, le plus grand des murs, est le travail de l'artiste Shepard Fairey, mondialement connu pour ses autocollants « Obey » son dessin « Hope » de Barack Obama, ses affiches aux teintes rouges et son portrait d’Aung San Suu Kyi. À côté de Wynwood Walls se trouve Wynwood Doors, une extension de la zone qui met en valeur depuis 2010 de jeunes artistes qui peignent sur des portes de magasins ou de bâtiments. Aménageur visionnaire Tony Goldman était déjà connu dans les années 60 pour avoir œuvré à la réhabilitation d’espaces urbains délaissés et progressivement investis par les artistes. On lui doit notamment la renaissance de SoHo,  ainsi que celle de Stone Street à New York, du centre-ville de Philadelphie ou encore de l’Ocean drive à Miami. A chaque fois le mode opératoire est simple et identique. Il achète et rénove des immeubles, ouvre un restaurant ou un hôtel branché pour faire venir la jetset locale, continue d’acheter des immeubles et les revend en faisant d’énormes plus-values, une fois le processus de gentrification bien enclenché.  

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Art Basel

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L’Art Basel la foire d'art internationale qui se déroule la première semaine de décembre (1er au 04 décembre en 2016) à Miami est certainement le meilleur moment pour visiter Wynwood. Chaque année, elle  accueille plus de 70 000 visiteurs et 260 galeries venues du monde entier. C’est l’occasion pour  des galeries satellites de revenir à Wynwood pour des ouvertures et des événements exceptionnels autour du street art, de la mode ou de la photographie. C'est aussi à cette période et souvent même pendant les mois qui précèdent Basel, que les artistes renouvèlent leurs  anciennes œuvres et en créent de nouvelles. Le programme de cette année, appelé Fear Less prévoit d’ailleurs la construction de 12 nouveaux murs. Au total pas moins de 4 000 artistes contemporains seront exposés durant l’art Basel, tels que AVAF, Beau Stanton, Dasic, Fernandez ou encore Faith47. 

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En marge d'Art Basel s'est aussi créé en 2004 le Design Miami, qui en seulement 10 ans est devenu l'un des rendez-vous les plus courus de l'année en Floride où collectionneurs, galeristes, concepteurs, conservateurs et critiques se retrouvent autour de meubles et d’objets du 20e et 21e  siècle. L'objectif principal de cette foire haut-de-gamme est de sensibiliser au design moderne, faire partager ses passions et ses idées grâce à une multitude d’expositions, de conférences et de tables rondes. Si vous ne comptez pas vous rendre à Miami prochainement, sachez enfin que le Wynwood Art District est également très animé le deuxième samedi de chaque mois. Les galeries ouvrent alors gratuitement leurs portes au public pour « L’Art Walk » afin d’y présenter de nouvelles œuvres. Des food trucks et des vendeurs ambulants se rassemblent à proximité et une foule compacte et bigarrée envahit une fois de plus les rues du quartier le plus « Arty » et branché de Miami.

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Jeudi 1 Décembre 2016
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