Exposition : Le sultanat d’Oman s’invite au musée de la Marine




Le Sultanat d’Oman présente jusqu’au 05 janvier 2014, au musée national de la Marine de Paris, « Oman et la Mer », une exposition retraçant l’histoire fascinante qui rapproche la France du patrimoine maritime omanais.



Trait d’union entre l’Inde et l’Afrique, véritable invitation au rêve et au voyage, l’histoire omanaise s’est nourrie au fil des siècles des aventures fantastiques d’une civilisation partie affronter une mer déchainée pour développer le commerce maritime sur les routes des épices et de l’encens. Selon ces légendes, le personnage des Mille et une nuits, Sinbad le marin fut inspiré par un marin omanais, originaire de la ville de Sohar, qui réalisa en 750 le premier voyage aller-retour de Mascate à Canton. Surnommé le sultanat de la mer, Oman est entouré par l’Océan Indien au Sud, et par le Golfe arabique au Nord qui se rejoignent dans la mer d’Oman. Quelques 3 165 km de côtes ont fait de ce pays une importante place du commerce maritime entre l’Orient et l’Occident. Le Sultanat d’Oman a ainsi développé un patrimoine maritime grandiose qui fascina nombre de marins voyageurs au fil des siècles. Parmi eux, l’amiral français François-Edmond Pâris, spécialiste des embarcations et navires du monde. Lors de trois campagnes autour du monde de 1826 à 1840, ce dernier dessina, décrivit et releva de nombreux bateaux « extra-européens ».

Animé d’un esprit d’exploration scientifique propre à cette époque, l’amiral Pâris définit alors un nouveau champ d’étude : « l’ethnographie nautique ». La situation géographique, les vents de la mousson favorables et le goût inné de son peuple pour l’aventure et le commerce ont fait d’Oman un lieu de passage incontournable sur l’une des plus anciennes voies de communication entre Orient et Occident. L’âge d’or du commerce omanais se situe entre le VIIème et le XVème siècle avec l’ouverture de la route maritime de la soie. Les plus grands ports de cette période dite « classique » (Mascate, Sohar, Qalhat et Sur) étaient des centres d’échanges économiques et culturels entre civilisations. Ce réseau commercial permit la circulation de trésors précieux : encens, cuivre, épices et dattes - produits typiquement omanais – étoffes indiennes, soie ou céramiques chinoises.

Teck imputrescible

Telegraph Island Mussandam
Depuis 5 000 ans les marins omanais ont prouvé leur aptitude au voyage et leur talent d’aventuriers : des escales de port en port aux longues traversées, les bateaux omanais, dont il subsiste aujourd’hui quelques rares exemplaires, sillonnaient les océans en assurant le transport des marchandises précieuses. Avec leur poupe haute, l’étrave élancée et les typiques voiles trapézoïdales en coton, ils témoignaient du haut degré d’accomplissement omanais dans le domaine de l’architecture navale traditionnelle. Réalisés selon les méthodes ancestrales –en utilisant du bois de teck imputrescible importé d’Inde pour la quille et de Malabar pour le mât – ces navires étaient cousus au moyen de cordages en fibre de coco ou en clouant des planches à la charpente. Contrairement aux bateaux européens, ils sont classés selon la forme de la coque et peuvent être répartis en deux catégories. La première regroupe les bateaux à poupe carrée, témoignant d’influences européennes, dont le principal est le Baggala, grand boutre de commerce. La deuxième rassemble des navires à poupe pointue, relevant d’un héritage local, parmi lesquels figurent principalement le Bedan de pêche et le Zarookah.

Des techniques de navigations ancestrales

Dhow (boutre) otoman
Les premiers navigateurs omanais utilisaient des instruments et des techniques très simples pour s’orienter, comme l’observation de la couleur de l’eau et du vent. La traversée des grandes étendues désertiques a incité les omanais à recourir aux étoiles et à l’utilisation des outils rudimentaires permettant de calculer la latitude pour trouver leur route. Le plus connu d’entre eux était le Kamal, petite planche de bois reliée à une ficelle, adapté à la hauteur des étoiles polaire et circumpolaires. Les distances calculées étaient interprétées grâce à des tables de déclinaisons contenues dans de véritables bibles maritimes. Au fil des siècles, l’art de la navigation est devenu de plus en plus précis, permettant aux bateaux de parcourir de plus longs trajets sans encombre avec leurs cargaisons précieuses. Des techniques de construction européennes ont été adoptées et l’avènement de l’ère pétrolière a bouleversé les modes de vie et les échanges commerciaux. Ces dernières années, Oman a souhaité renouer avec son passé maritime tout en se tournant vers l’avenir, conscient que l’essor de son commerce maritime et la renommée de ses navigateurs contribuent au rayonnement et au développement du pays.

Oman Sail

Aujourd’hui à Oman les époques se mêlent, les traditionnels boutres croisent au large les sardiniers et thoniers de dernière génération. Le sultanat a développé une politique maritime ambitieuse qui passe autant par la compétition professionnelle internationale de voile que par l’éducation à ce sport de toute la jeune génération omanaise. Grâce à de prestigieux bateaux comme le « Shabab Oman » (Jeunesse d’Oman) – grand trois mâts dédié à l’initiation de jeunes recrues militaires volontaires –, ou aux trimarans de course d’Oman Sail, la structure voile du pays, qui gère désormais trois écoles de voile à Mascate dont les bateaux high-tech remportent de grandes courses à travers le monde, le pavillon omanais est désormais reconnu sur toutes les mers du globe.

Le jeudi 07 novembre, les skippers français Sydney Gavignet et irlandais Damian Foxall, s'élançaient à bord du maxi-trimaran MOD 70 Oman Air –Musandam pour la 11e édition de la Transat Jacques Vabre qui est partie du port du Havre pour rallier Itajaí au Brésil. Après seulement 11 jours et 10 heures de course, le tandem devait couper la ligne d’arrivée devant Itajaí à peine plus de 5 heures après le premier MOD70 Edmond de Rothschild.  Pour les deux skippers, cette transatlantique en double sur cette formidable machine de course a été riche en enseignement et en plaisir de naviguer : « Nous avons découvert un potentiel que nous n'imaginions  pas. Nous avons désormais une grosse confiance dans ces bateaux. » soulignait Sidney Gavignet à son arrivée.
 
Une belle seconde place pour un duo franco-irlandais de choc qui a parcouru les 5 450 milles du parcours théorique à plus de 20 noeuds de moyenne !

Nous le voyons, à travers ces voyages initiés pour développer le commerce maritime, les marins d’Oman ont vécu des histoires extraordinaires dignes des légendes contées dans les Aventures de Sinbad le marin. L’exposition, Oman et la Mer suit les épopées de cette civilisation et dévoile, à chaque étape, les trésors, les secrets de navigation mais aussi la richesse culturelle de ce pays peu connu situé à l’extrême sud-est de la péninsule d’Arabie.
Une aventure digne des Mille et une nuits à ne pas manquer !

Oman et la Mer

Du 16 octobre 2013 au 5 janvier 2014
Musée national de la Marine
Palais de Chaillot — 17, place du Trocadéro, Paris 16ème
Exposition ouverte tous les jours, sauf le mardi, de 11 h à 18 h et jusqu’à 19 h samedi et dimanche. Fermé le 25 décembre et le 1er janvier.
www.musee-marine.fr
www.omanetlamer.fr
http://www.omantourisme.com

Droits d’entrée : Plein tarif : 7 euros - Tarif réduit : 5 euros - Gratuit : moins de 26 ans de l’UEE.

 
Jeudi 31 Octobre 2013
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