Richesses culturelles et naturelles de la Vendée


Catherine MONBREAULT

Sur la côte ouest de la France, au sud de Nantes, la Vendée qui a pour « capitale » La Roche-sur-Yon est une destination de choix sur la façade Atlantique.



Les Sables d’Olonne - © Alexandre Lamoureux
Connue pour ses stations balnéaires et ses 140 kilomètres de plages de sable fin, elle est aussi une terre magnifique et envoûtante, avec un patrimoine historique, une nature luxuriante et des savoir-faire passionnants. Son climat océanique , le plus ensoleillé de notre pays, lui a d’ailleurs valu le surnom de «  Côte de Lumière ». Nous vous proposons de découvrir quelques lieux incontournables de ce département créé le 26 janvier 1790, par décret de l’Assemblée Nationale…
 


​Les Sables d’Olonne, une cité à l’esprit d’aventure

Les Sables d’Olonne, la ville du Vendée Globe, desservie par le TGV toute l’année, est la capitale nautique de la Côte de Lumière, avec 105 km² en bordure du littoral. Sous-préfecture de la Vendée, elle fait partie de la région des Pays de la Loire.

Port aux multiples facettes, station balnéaire, ville foisonnante, alliance de La Chaume, des Sables d’Olonne, d’Olonne sur Mer et du Château d’Olonne, la cité affiche des visages contrastés et un patrimoine de caractère. Ici, le tourisme apparaît avec la mode des bains de mer et l’arrivée du chemin de fer en 1866. 

Prieuré-Saint-Nicolas - © Alexandre Lamoureux
Les villas balnéaires se multiplient aux abords du Remblai - une succession de promenades construites à l’origine pour protéger la ville contre les assauts de la mer et l’ensablement qui deviendra petit à petit la promenade du front de mer.- En 1936, avec les congés payés,  puis à partir des années 50, l’arrivée des touristes se multiplie. Cependant, les racines de la ville remontent en l’an de grâce 1218, date à laquelle elle est fondée par le prince du Talmondais, Savary de Mauléon. Sous l’impulsion de Louis XI et de son conseiller Philippe de Commines, la ville connaît un essor commercial très important avec la création du premier port. Au XVIIème siècle, la cité devient un grand port morutier. Ses habitants demandent à Richelieu, évêque de Luçon, de créer une paroisse et de construire une église. En 1646, la première pierre de l’église Notre-Dame-de-Bon-Port est posée… L’église garde un aspect gothique, mais la façade occidentale évoque la Renaissance. Rare exemple de la Contre-Réforme. La tradition maritime perdure encore de nos jours avec 3 ports, pêche, commerce et plaisance. D’ailleurs, le quartier de La Chaume avec ses petites maisons de pêcheurs, ses quais, ses phares, son prieuré Saint-Nicolas - érigé par les religieux de Sainte Croix de Talmont au cours du XIème siècle - témoigne de ce riche passé tourné vers l’océan.

​Découverte de la cité sablaise et de ses environs

Du Remblai à la Grande Plage, en passant par l’île Penotte ou le port de pêche, chaque coin révèle une facette unique. Voici quelques spots de cette perle vendéenne. 

La vieille ville se situe à proximité du port de pêche, idéal pour admirer les bateaux et goûter les spécialités locales telles que la gâche vendéenne, le fion, le jambon de Vendée ou encore les mogettes, de gros haricots blancs.

Quartier de l’île Penotte - © Alexandre Lamoureux
Avec son mélange de ruelles étroites, de maisons de pêcheurs et d’ambiance authentique, elle dévoile le charme historique des Sables d’Olonne, labellisée Ville d’Art et d’Histoire le 13 juin prochain. Ici, dans le labyrinthe de rues pittoresques, chaque maison raconte un pan d’histoire. Leurs façades colorées, typiques de la région témoignent de l’esprit chaleureux des habitants. En levant les yeux, on aperçoit des vestiges architecturaux qui remontent au 17ème siècle, de petits commerces et autres ateliers d’artisanat. 

Le quartier de l’île Penotte est un des lieux emblématiques de la ville pour ses nombreuses fresques en coquillages. Des œuvres étonnantes provenant de la passion d’une habitante Danièle Arnaud-Aubin qui a commencé à habiller les murs de ce quartier en 1997, pour le dynamiser. Un dédale de ruelles qui ne désemplit pas ! 

Le port de pêche , le plus grand de Vendée, participe au départ de nombreux bateaux de pêche chaque jour. Datant du 15ème siècle, il abrite encore les embarcations des pêcheurs. Une visite agréable, enrichissante et variée.

Un peu plus loin, le port de Plaisance, endroit animé et charmant, où sont alignés yachts luxueux et petits voiliers. On s’y promène le long des quais, on profite des restaurants, bars et boutiques avec vue imprenable sur le port et l’on s’y imprègne de l’ambiance conviviale. 

Profiter des vacances, c’est aussi savoir dire oui à un moment de détente. La Grande Plage est sans doute l’un des attraits principaux des Sables. Cette longue étendue de sable fin, qui s’allonge sur trois kilomètres est parfaite pour des journées de baignade, de bronzage et de loisirs, à deux pas du centre-ville, et de ses rues piétonnes animées. Toutefois, il existe d’autres plages comme celle de Sauveterre, située en direction de la forêt d’Olonne ou encore celle de Parasol que l’on rejoint par un petit sentier. 

Les marais d’Olonne - © Alexandre Lamoureux
Pour ceux qui aiment la nature, direction les marais d’Olonne, une vaste zone humide qui s’étend autour de la ville, offrant un habitat naturel pour une multitude d’espèces animales et végétales. Un lieu idéal avec des sentiers de randonnée, des pistes cyclables et l’observation des oiseaux.

Les nectars sablais sont bel et bien présents dans le panorama vendéen avec notamment le Domaine Saint-Nicolas, à l’Île d’Olonne. Les Michon père et fils gèrent ce domaine de 38 hectares de vignoble en biodynamie - en prenant en considération les influences astrales et le rythme de la nature-, où s’épanouissent 6 cépages: le Chenin, le Chardonnay, le Groslot Gris, le Pinot Noir, le Gamay et la confidentielle Négrette. Faisant face aux marais salants, leurs vignes sont soumises aux embruns, ce qui confère une typicité iodée et saline bien particulière aux vins. Des cuvées qui sont servies sur les plus grandes tables françaises.

​Maison et jardin de Georges Clémenceau, la retraite du Tigre

À une vingtaine de kilomètres, au sud des Sables d’Olonne, Saint-Vincent-sur-Jard,.. 
À 79 ans, considérant que sa carrière politique est derrière lui, Georges Clémenceau décide de se retirer dans une petite résidence isolée de sa Vendée natale, au lieu-dit «  Belébat », qu’il appellera sa «  bicoque ». Il s’y installe en 1919, vient y passer ses vacances au printemps et en été, entre 1920 et 1929.  Cette simple longère, située sur une dune, face à l’océan, est organisée en une succession de petites pièces, reliées par un étroit couloir. Prolongée à son extrémité nord-ouest par un espace de réception formé d’un salon et d’un grand kiosque, elle est plus élaborée qu’une simple bâtisse de pêcheur mais reste très modeste. Là, il a travaillé à ses derniers ouvrages, les plus personnels. Là, il a reçu son cher Monet, des figures politiques, ses nombreux amis et ses collaborateurs les plus proches. Cette discrète «  cabane de paysan » est également le sanctuaire de ses passions pour le Japon, le bouddhisme, les arts extrême-orientaux, la littérature comme l’on peut le voir en parcourant sa bibliothèque riche de 1500 livres et le jardin.

La " bicoque" de Georges Clémenceau où il écrivit ses dernières œuvres - © Catherine Monbreault
Le Tigre veut un jardin de fleurs. Il va alors créer un jardin atypique et sauvage, en touches colorées. Ce qui lui fera dire «  Je vis parmi les fleurs, mais avec la mer en fond de tableau. ». Il se fournit chez Roger de Vilmorin, obtient de son ami Claude Monet des envois de bulbes et de graines. Il plante des iris blancs, des rosiers nains, des chardons bleus, des giroflées roses et des anémones simples. Le peintre lui procure également des dahlias, des œillets et des racines de lauriers de Saint-Antoine, célèbres pour leurs feuilles luisantes et leurs grappes rouges.
 
C’est dans cette maison et face à l’océan qu’il reprend la plume pour écrire ses dernières œuvres. Remplie de souvenirs, notamment de ses voyages ainsi que de sa collection d’arts asiatiques, cette «  bicoque » - labellisée Maison des Illustres -, pleine de charme  et de simplicité est restée dans l’état exact où elle se trouvait à la mort du «  Père la Victoire », en 1929. 

​Noirmoutier, l’île aux mimosas

De longues plages de sable, des pinèdes, un climat doux, d’élégantes maisons blanches, de coquets ports de pêche, des marais salants, une richesse culturelle, l’étonnant passage du Gois… Pas de doute, l’île de Noirmoutier est une pépite vendéenne qui a toutes les caractéristiques d’un petit paradis balnéaire. Une île qui se découvre au gré des vents, des embruns et des marais. L’île aux Mimosas, comme on la surnomme , a beaucoup à offrir. Voici quelques incontournables de cette destination au nul autre pareil. 
Le passage du Gois, chemin submersible de 4,125 kilomètres qui relie l’île au continent, le plus long d’Europe, ne s’emprunte qu’à marée basse, à des heures précises de la journée. Une route sous la mer, accessible aussi bien à pied qu’à vélo, ou encore en voiture.

Quartier du Banzeau - © Léa Filisetti
Noirmoutier-en-l’île, la ville principale occupe la pointe nord de l’île. Dans son quartier du  Banzeau , le plus ancien quartier de pêcheurs de l’île, on se balade dans des ruelles bordées de roses trémières et de coquettes maisons blanches aux volets colorés. On y voit des noms de rues plutôt originaux, tels que «  la rue des Trois-Ivrognes » ! 

Le château médiéval de Noirmoutier construit à la fin du XIIe siècle par le Seigneur Pierre V de la Garnache, est l'un des mieux conservés dans le Grand-Ouest. Érigé dans le but de protéger les moines et les îliens des invasions successives, il est aujourd’hui classé site patrimonial remarquable. De son donjon, haut de plus de 20 mètres, la vue est imprenable !

À quelques enjambures de là, la jetée Jacobsen, longue de 1,500 kilomètres, construite en 1812 par l’ingénieur Jean-Corneille Jacobsen de la Rosière. Cette chaussée a joué un rôle important dans le paysage de Noirmoutier, permettant l’aménagement de part et d’autre des marais salants, par la création d’un chemin de halage pour l’accès du port. D’un côté, on aperçoit le cimetière des bateaux, de l’autre le Polder du Müllembourg, une réserve ornithologique de 133 hectares qui offre un cadre enchanteur à la faune et à la flore. À pied ou à vélo, la promenade est vivifiante .  

Mimosa - Bois de la Chaise - Noirmoutier-en-l'île - © Quentin Boulegon
Sur la pointe de Noirmoutier, le Bois de la Chaise, un petit joyau qui s’étend sur une superficie de 110 hectares. Forêt dense et boisée, elle offre des paysage à couper le souffle ! Au XIXème siècle, l’essor des bains de mer attire de nombreux estivants sur le côtes noirmoutrines. Arrivés à Pornic par le train, ils embarquent alors sur des bateaux qui font la navette entre le continent et l’Estacade construite sur la plage des Dames. Ces riches estivants s’y font alors bâtir des «  Chalets » ou maisons bourgeoises , avec leurs cabines de plage… En 1892, Auguste Renoir se rend au Bois de la Chaise. Il déclare: «  C’est un coin admirable, beau comme le Midi mais avec une mer autrement belle que la Méditerranée ». Il est agréable de se promener sur cette plage des Dames, sur sa jolie promenade et le long de ses mythiques cabines. À proximité, on accède d’un côté à la longue plage des Sableaux et de l’autre, aux criques intimistes de la plage de l’Anse Rouge ainsi qu’à la très chic plage des Souzeaux, surplombée de villas.

Maison où fut tourné le film "César et Rosalie" - © Catherine Monbreault
Niché entre les champs de pomme de terre , la mer et le bois de la Chaise, le Vieil est un village authentique de Noirmoutier, où il fait bon flâner. L’épisode marquant du Vieil étant le tournage en 1972 du film de Claude Sautet «  César et Rosalie », qui réunissait sur la plage du Mardi Gras, Romy Schneider, Yves Montand, Samy Frey et Isabelle Huppert .

Les marais salants recouvrent 1/3 de l’île, façonnés par l’homme au cours des siècles. Une centaine de sauniers y perpétuent un savoir-faire ancestral et de qualité ! Ici, le sel pur est appelé «  or blanc ».

Les premiers moulins furent édifiés par les moines au 7ème siècle, utilisant les marées comme énergie. Ils servaient à moudre les céréales cultivées sur l’île et étaient aussi des repères pour les marins. Le dernier meunier cessa son activité en 1945. À la Guérinière, les 4 moulins de la Cour témoignent de ce riche héritage, au pied desquels s’étend la dune grise. 
 
Des plages de sable fin qui sont une véritable cure d’iode, de vent, de soleil et de dépaysement total pour un dépaysement total en toute tranquillité et liberté.

www.vendee-tourisme.com/
www.vendee-tourisme.com/office-de-tourisme-des-sables-dolonne-pavillon-du-tourisme/
www.ile-noirmoutier.com/fr

 

Informations pratiques
 
Aux Sables d’Olonne
 
Où dormir ?

À l’hôtel Vertime , un 4* situé face au Port d’Olona, premier port de plaisance de la côte vendéenne qui accueille la mythique course Le Vendée Globe. Un hébergement idéal pour être au calme , avec piscine et bar végétalisé sur le rooftop. vertime-lessables.com
Où manger? 

Restaurant Le P’tit Louis, sur le Port Olona. Une table excellente avec du fait maison et un bon rapport qualité prix. Un petit conseil: la réservation est conseillée. leptitlouis-lsd.fr

Le Bistrot d’Alice, au coeur du Manoir médiéval de la Mortière, à Olonne où le chef Nicolas Ferré excelle. Cuisine savoureuse et authentique garantie dans un cadre raffiné. lemanoirdelamortiere.com

Les bonnes adresses : 

Les Délices Lamarque : Ici, on retrouve toutes les confiseries de son enfance, mais aussi des spécialités locales et régionales, dans un décor tout droit sorti d’une ancienne carte postale. Qui plus, la Sardinette, produit emblématique des Sables, tombé dans l’oubli à la fin des années 1970, a été relancée par la confiserie Lamarque. Une deuxième vie, pour cette sucette en forme de sardine . De plusieurs couleurs, ces gourmandises ravivent chez les plus anciens, les souvenirs d’une époque à jamais disparue! deliceslamarque.com

La Conserverie la Sablaise  demeure depuis 25 ansla référence d’une entreprise familiale  et locale. Implantée à Olonne sur Mer, elle propose une large gamme de produits de la mer parmi lesquels soupe de poisson , sardines à l’huile d’olive, rillettes de maquereau, mousse de homard à la crème bio et autres marinades d’anchois. lasablaise.fr

Le Domaine Saint Nicolas, Saint Nicolas étant le protecteur des marins, propose de très bons vins rouges, blancs et rosés d’appellation Fiefs Vendéens. domainesaintnicolas.com
 
Maison Georges Clémenceau, au lieu-dit «  Bélesbat », 76 rue Georges Clémenceau, 85520 Saint-Vincent-sur-Jard.
www.maison-de-clemenceau.fr/
 
 
À Noirmoutier
 
Où dormir ?

À l’hôtel Villa Arthus Bertand, un 4* niché au cœur de l’île. Une demeure élégante, empreinte d’histoire et de caractère, dans le cadre unique du Bois de la Chaise, entre nature protégée et charme intemporel. Cet oasis de calme est l’endroit parfait pour déconnecter de la vie citadine, autour de la piscine. Au restaurant de la Villa Arthus Bertrand, le chef Nicolas Desnave concocte une cuisine mettant à l’honneur des produits frais , locaux et de saison. villa-arthusbertrand.com
Où manger ?

Chez Élise, juste en face du port de pêche de L’Herbeaudière. Une table iodée - annexe du restaurant gastronomique La Marine. Ici, on reconnaît bien la signature du chef triplement étoilé Alexandre Couillon qui cuisine sa vie mais aussi sa terre, porté par une énergie et une sensibilité constamment en veille. Une table d’exception. instragram.com/elisepoissonsetbraise
Les bonnes adresses

Artemia Cosmétiques, née sur Noimoutier a été créée par, Catherine Michel, dont les produits proviennent de la richesse naturelle de l’île. Cette gamme authentique, raffinée est composée d’eau de mer de Noirmoutier, de son sel, d’immortelle, de pins maritimes, de silicone , de mimosa et de criste marine. Tous les ingrédients sont réunis pour faire d’Artemis Cosmétiques, des soins de référence pour les femmes en quête d’une beauté naturelle et sensuelle. 1B Pl. Jean Louis Fouasson, 85740 L'Épine artemiacosmetiques.fr

Voilerie Burgaud: Maître voilier depuis plus de 100 ans, la Voilerie Burgaud, labellisée Patrimoine Vivant, est un fleuron de l’artisanat maritime. À son actif,  plusieurs bateaux de légende dont l’Hermione et le Belem. Leur savoir-faire ne se limite pas à la création de voiles traditionnelles . Mais est aussi exceptionnelle  pour les voiles d’ombrages , les voiles classiques ou que pour l’équipement  électronique.  Cette institution est aussi un passage obligé en matière de mode marine ! www.voilerie-burgaud.com/

 
Lundi 9 Juin 2025
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