Charme et délicatesse au musée de la Toile de Jouy

Issu d’une famille de teinturiers d’origine allemande, formé aux techniques de la gravure et à la coloration textile, cet imprimeur textile saisit l’opportunité qui lui est offerte à la levée de la prohibition des indiennes imposée par Louis XIV par souci de protectionnisme. L’ampleur du site convient pour le séchage des toiles au sol et l’eau de la Bièvre est limpide... Très vite l’entreprise prospère et ses productions vont séduire la Cour puis la bourgeoisie. Avec ses 1300 employés elle devient Manufacture royale en 1783. S’alliant les meilleurs dessinateurs et graveurs, elle crée plus de 30 000 motifs floraux, historiés et même géométriques en s’inspirant des techniques indiennes. Passant de l’impression à la planche puis à la plaque et au rouleau de cuivre sa production prend des ailes. Mais son déclin commence avec le blocus continental sous Napoléon et le manque de matières premières. Elle fermera en 1843.

Ouvert en 1991 musée installé au château municipal de L’Eglantine a ouvert ses portes en 1991 pour mettre en valeur et garder la mémoire de 12 000 objets de la Manufacture de Jouy. On y retrace son histoire, l’évolution de ses techniques, la diversité de ses collections aussi bien pour les textiles, les costumes, le mobilier). Le tout mis en scène de façon à recréer l’économie, l’histoire sociale et politique de toute cette époque. Plus près de nous les on y découvre aussi les applications de mode et de décorations chez les grands couturiers et le prêt à porter.

Les pièces en enfilade recréent l’atmosphère qui régnait dans la maison de Christophe-Philippe Oberkampf. Son bureau d’abord puis la chambre de son épouse qui entièrement décorée de motifs de Jouy de son lit, aux murs et aux tentures, le salon de musique et son piano-forte. Un dispositif de projection numérique en mapping interactif permet au visiteur de projeter sur les murs les motifs de son choix et de comprendre leur évolution du style Louis XV, Louis XVI, Empire et Romantique. On découvre aussi l’évolution des différentes techniques d’impression.

L’ensemble se complète de plusieurs expositions temporaires liées aux savoir-faire textiles. En ce moment celle des Bulles de Jouy entame un dialogue entre le travail sur suite de motifs de la Bande Dessinée et le même principe de juxtapositions de la Toile de Jouy. Une technique de répartition permettant de passer d’une image à l’autre en racontant une histoire.