Entre les archives du palais princier de Monaco et celles du musée Condé, cette exposition dévoile la vie romanesque d’une femme hors du commun, entre siècle des Lumières et Révolution.
Une princesse génoise
Née à Gênes le 16 septembre 1738, fille unique du marquis de Brignole-Sale et nièce du doge, Marie Catherine est issue de l’une des plus puissantes familles de cette influente république méditerranéenne. Élevée à Paris, celle qu’on qualifie de « plus jolie femme de France » est remarquée par le prince Honoré III de Monaco (1720-1795), qui fréquente alors sa mère... Bien qu’ayant espéré une alliance plus prestigieuse dans la noblesse française, le prince se résout à envisager ce parti moins noble mais plus lucratif. Des noces fastueuses ont lieu à Monaco le 15 juin 1757.
Une séparation retentissante
Dès lors, Marie Catherine reprend sa liberté et devient une mécène des arts. L’hôtel de Monaco qu’elle fait édifier par Brongniart devient la vitrine de cette nouvelle indépendance.
L’amour d’un prince et d’une princesse
Après la séparation officialisée en 1770, la princesse de Monaco et le prince de Condé vivent ouvertement leur amour. Tous deux s’adonnent à la même frénésie de construction de résidences et d’aménagement de jardins.
À une quarantaine de kilomètres de Chantilly, Marie Catherine élit le château de Betz (Oise) comme son ultime refuge. Là, elle est la promotrice d’une aspiration nouvelle, rousseauiste, d’un retour à la nature, mais aussi du goût pour les fabriques pittoresques, ornant les jardins qu’on appelle « anglo-chinois ».
Il faut dire qu’en cette fin de XVIIIème siècle, la visite de jardins est devenue un passe-temps à la mode, et ceux qui, comme la princesse de Monaco, ne peuvent se rendre à la cour, utilisent leurs jardins et leurs fabriques pour s’attirer la compagnie de personnalités en vue. Les sentiments que ce couple de princes esthètes partagent sont immortalisés dans la pierre, le marbre ou le plâtre, grâce à Jean Baptiste Pigalle ou Claude Dejoux. Autour d’eux, gravitent architectes, sculpteurs, paysagistes, peintres ou dessinateurs parmi les plus novateurs et talentueux des derniers feux de l’Ancien régime.
De l’émigrée de Monaco à la princesse de Condé
Château de Chantilly, 60500 Chantilly
Lieu : cabinet d’arts graphiques Prince Amin Aga Khan, château de Chantilly
Une exposition placée sous le Haut patronage de S.A.S le prince Albert II de Monaco
Commissariat : Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé et du musée vivant du Cheval, château de Chantilly
Thomas Fouilleron, directeur des Archives et de la Bibliothèque du palais princier de Monaco.
Jusqu’au 4 janvier 2026
chateaudechantilly.fr

