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Le prix Wepler-Fondation La Poste célèbre son exception littéraire




Pour sa 20e édition, le prix Wepler-Fondation La Poste a choisi une nouvelle fois l’audace en couronnant le 13 novembre à Paris deux premiers romans. Guillaume Poix, pour Les Fils conducteurs, publié par les Éditions Verticales et Gaël Octavia à qui revient La mention spéciale du jury pour La Fin de Mame Baby publié par Gallimard / Continents Noirs.



20e édition du prix Wepler-Fondation La Poste - © D. Raynal
20e édition du prix Wepler-Fondation La Poste - © D. Raynal
Depuis 20 ans, le souhait le plus ardent du prix Wepler-Fondation La Poste est de donner une chance  de plus aux écrivains sélectionnés pour exister sur la scène littéraire automnale. Grâce à un jury renouvelable, il en encourage tout particulièrement deux, les consacre puis met à leur disposition des moyens conséquents afin de soutenir leur travail d’écriture. Partenaire de l’événement depuis sa création avec la brasserie parisienne Wepler (17e), La Fondation d’entreprise La Poste, dote ce prix d’une somme de 10 000 euros qui récompense une prise de risque romanesque et un style exigeant. Elle dote aussi un autre auteur d’une somme de 3 000 euros à travers une mention spéciale accordée à un ovni littéraire.

Conçu par Marie-Rose Guarnieri en 1998? le Prix Wepler-Fondation La Poste revendique une indépendance totale   -   © D. Raynal
Conçu par Marie-Rose Guarnieri en 1998? le Prix Wepler-Fondation La Poste revendique une indépendance totale - © D. Raynal
Conçu par Marie-Rose Guarnieri en 1998 – l’année où elle créait à Montmartre la librairie des Abbesses – le Prix Wepler-Fondation La Poste revendique une indépendance totale. Il fonctionne avec un jury renouvelé chaque année et est composé d’une douzaine de personnes relevant ou non des professions du livre. Comme pour chaque édition, il y a dans le jury un postier ou une postière, mais également une détenue de longue peine du centre pénitentiaire de Rennes. « Durant 20 ans en compagnie de nos 260 jurés, sagaces et clairvoyants lecteurs, nous avons tels des sismographes tenté d’alerter le public et gagné de nouveaux lecteurs afin de faire connaître et de promouvoir de nombreuses œuvres aussi virulentes que radieuses » a souligné Marie-Rose Guarniéri lors de la remise des prix.  

Regard occidental

A événement exceptionnel, création exceptionnelle ! Cette année l’affiche des 20 ans a été réalisée par le couturier Christian Lacroix. Il faut dire que depuis deux décennies, le « petit » dernier des prix littéraires a su sortir des sentiers battus et surtout garder le cap, pour récompenser quelques-uns des meilleurs représentants de la littérature francophone, Antoine Volodine, Des anges mineurs (1998), François Bon, Daewo (2004), Lyonel Trouillot, Yanvalou pour Charlie (2009), Leslie Kaplan, Millefeuille (2012). Avec leurs textes souvent éblouissants et bouleversants, les 13 écrivains nominés pour l’édition 2017 étaient bien de cet acabit-là. Comme toujours il a fallu n’en sélectionner que deux. 

Gaël Octavia et Guillaume Poix lauréats du Prix Wepler-Fondation La Poste - © D. Raynal
Gaël Octavia et Guillaume Poix lauréats du Prix Wepler-Fondation La Poste - © D. Raynal

Guillaume Poix - © D. Raynal
Guillaume Poix - © D. Raynal
Lauréat du Prix Wepler-Fondation La Poste 2017 pour Les fils conducteurs (Verticales), Guillaume Poix, né en 1986, est dramaturge et metteur en scène. Il a publié une première pièce aux éditions Théâtrales, Straight (récompensée par de nombreux prix). Il est aussi l’auteur de Wave (commande de l’Institut français de Cotonou où il a été joué en mars 2015), de Waste (créée par Johanny Bert en septembre 2016 au Poche/GVE où il a été dramaturge associé en 2015-2016). Près du port d’Accra, au Ghana, dans une immense décharge de produits électroniques, Isaac et Moïse initient Jacob à la « fouille ». Trois jeunes garçons plongés dans les déchets de l’obsolescence industrielle auxquels Guillaume Poix donne une grâce singulière. Ce premier roman captive tant par son style lyrique et son ambition documentaire que par l’humour impitoyable qui interroge les zones troubles du regard occidental.  « On ne comprend pleinement ce qu’on a écrit – si tant est que cela finisse par nous arriver – qu’une fois le livre abandonné à son sort. Je ne savais pas exactement où je mettais les pieds en commençant à m’attaquer à nos déchets. Je trouvais bravache et malin de raconter ce qu’est notre civilisation, ce qu’est devenue notre espèce » rappelait Guillaume Poix lors de son discours.
 

Destins de femmes

Gaël Octavia -- © D. Raynal
Gaël Octavia -- © D. Raynal
Mention spéciale du jury 2017 pour La Fin de Mame Baby publié par Gallimard / Continents Noirs, Gaël Octavia est une écrivaine, dramaturge et réalisatrice, née en 1977 à Fort-de-France (Martinique). Au cœur de son roman, Le Quartier est une petite ville de banlieue où se croisent les destins de quatre femmes. Mariette, recluse dans son appartement, qui ressasse sa vie gâchée en buvant du vin rouge. Aline, l’infirmière à domicile, qui la soigne et l’écoute. Suzanne, la petite blanche, amante éplorée d’un caïd assassiné. Mame Baby, idole des femmes du Quartier, dont la mort est auréolée de mystère. La fin de Mame Baby raconte avant tout, avec finesse, intelligence et passion, l’art qu’ont les femmes de prendre soin les unes des autres, de se haïr et de s’aimer. « La fin de Mame Baby est un roman de femmes où l’homme est omniprésent, un roman qui parle d’intimité et de société. Plutôt qu’un portrait, c’est le portrait de relations qui s’y dessine. L’envie de raconter La fin de Mame Baby m’est venue il y a bien longtemps, mais l’ironie du sort a voulu que ce livre voie le jour cette année. Cette année où les relations entre les femmes et les hommes, justement, sont questionnées avec tant de fracas » a expliqué en préambule de cette soirée de remise de prix Gaël Octavia.

Dani en voisine

Emilie Marsh et Dani - © D. Raynal
Emilie Marsh et Dani - © D. Raynal
Lieu d’ancrage de nombreux écrivains contemporains ou du passé, dont Céline, Prévert, Boris Vian, Max Jacob, Paul Verlaine ou Henry Miller, la brasserie Wepler renoue chaque année, grâce à ce prix et l’espace d’une soirée, avec sa vocation littéraire et mondaine. A l’initiative de Marie-Rose Guarniéri, la chanteuse Dani est venue amicalement en voisine donner un mini-concert accompagnée sur scène par la jeune et talentueuse Emilie Marsh. Elle a interprété quelques-unes de ses plus belles chansons dont « Comme un boomerang », un titre initialement écrit pour elle par Serge Gainsbourg en 1974 pour l’Eurovision et repris en duo en 2001 avec Etienne Daho. Instant de grâce, de nostalgie et d’émotion…

Fondation d’entreprise La Poste
http://www.fondationlaposte.org/

Brasserie Wepler
14 Place de Clichy – 75018 PARIS
Téléphone – Email
+33 1 45 22 53 24 – restaurant@wepler.com
http://www.wepler.com

Librairie des Abbesses
30, rue Yvonne le Tac
75018 Paris
+33 1 46 06 84 30

 
Mardi 12 Décembre 2017
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