Rendez-vous inédit à Chinon, avec l’exposition « Trésors Royaux »

Située sur un éperon rocheux dominant la Vienne, aux confins de l’Anjou, de la Touraine et du Poitou, la Forteresse reflète les heures les plus prestigieuses du Moyen Âge. Elle est d’ailleurs l’un des rares châteaux forts médiévaux dans la vallée de la Loire. On y évoque les noms d’Henri II Plantagenêt roi d’Angleterre, d’Aliénor d’Aquitaine, de Richard Cœur de Lion ou encore de François Rabelais, qui est un enfant du pays. C’est ici, que le 25 février 1429, Jeanne d’Arc rencontre Charles VII dans les appartements royaux de l’immense forteresse. Une première entrevue discrète, en petit comité. La première rencontre «  officielle » ayant lieu quelques jours plus tard. La reine de France Marie d’Anjou, épouse du roi Charles VII fait, en 1454, de la Forteresse royale de Chinon, sa résidence principale, en s’y installant sans son époux ! 

Les remparts ponctués de nombreuses tours défensives, sa silhouette caractéristique font la force ainsi que l’originalité de l’auguste demeure. Aujourd’hui, les «  trois » châteaux, - fort du Coudray, château du Milieu et fort Saint-Georges - qui composent la Forteresse royale livrent leurs secrets par le biais de reconstitutions, de visites immersives, d’animations variées et d’expositions.

Ces trésors jouent un rôle essentiel dans la représentation publique du pouvoir. Lors des banquets officiels, où s’expriment les Arts de la Table, à l’occasion du sacre des rois, ou encore dans le cadre des relations diplomatiques, avec l’échange de présents somptueux. Le roi affirme également sa puissance à travers les armures de prestige qu’il fait fabriquer pour lui ou pour offrir à ses fidèles.

Au Moyen Âge, la commande artistique est le domaine réservé des rois, des reines ainsi que des familles puissantes du royaume. Ce mécénat s’exerce dans le domaine des arts somptuaires (orfèvrerie et tapisseries), mais aussi dans celui de la peinture, de la sculpture, des vitraux, des manuscrits enluminés, des objets de parure, ou de dévotion privée, etc…

Lieu emblématique de pouvoir et résidence royale, la Forteresse entretient depuis le Moyen Âge une relation singulière avec ses trésors. Dès le 12ème siècle, la cité accueille le trésor royal d’Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre. On appelle trésor royal, la réserve d’argent du roi disponible pour la transformation de ses châteaux ainsi que pour les frais engagés dans le cadre de ses conquêtes territoriales. Au 16ème siècle, un autre trésor marque l’histoire du lieu : celui d’Artus de Boisy, capitaine des lieux de 1514 à 1519, grand maître de France, qui lègue à sa mort un ensemble d’orfèvrerie et 50 000 écus cachés dans une tour de la Forteresse !  Une histoire qui retrouve aujourd’hui la lumière.

L’exposition propose une plongée dans les représentations du luxe royal de haut Moyen Âge à la fin de l’Ancien Régime dont la scénographie s’attache à faire dialoguer œuvres et architecture. Déclinées en 5 thématiques, chaque salle incarne un univers distinct. 

Une longue table de banquet accueille les trésors de table. Dans l’ancienne chambre du roi Charles VII, est présentée la tapisserie de son sacre, récemment acquise. Elle est exposée de manière inédite et fait partie d’un ensemble de huit tapisseries relatant la vie de Jeanne d’Arc, volé en 1975 et retrouvé en 2011 ! . La petite salle de bain attenante devient le lieu d’une expérience autour des soins du corps, du parfum et du paraître. Au rez-de-chaussée, les trésors sacrés mettent en lumière le mécénat religieux des souverains, tandis qu’une dernière salle dévoile quelques pièces emblématiques ayant appartenu à Henri II, Louis XIII, Louis XIV ou encore Louis XV. On y découvre notamment le fusil à silex de Louis XIV qui porte sa devise «  Nec Pluribus Impar Reil », comprenez « À nul autre pareil ». Et, accroché au mur, l’étui à arc doré de Louis XV, cadeau diplomatique offert au roi. 
 

Le dernier volet de l’exposition se situe à la Tour de l’Horloge, avec un Monde d’échanges qui explique la circulation des matériaux précieux et des objets d’exception à travers l’Europe, et bien au-delà.