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Adeus Lisboa




Les multicoques ont mis le cap vers la sortie du Tage pour attaquer le plus gros morceau de l'épreuve : 990 milles entre Lisbonne et Dublin - Dùn Laoghaire, via le phare du Fastnet, dont la plus grande difficulté a été sans conteste le passage du cap Finisterre où les équipages ont du négocier au mieux le passage d'une dépression.




Après deux jours de régates in-shore dans un décor à couper le souffle, en plein coeur de la capitale Portugaise, les MOD70 se sont envolés, le 16 juin, en direction de Dublin - Dún Laoghaire, terme de la deuxième course off-shore de la Route des Princes.

Rapidement, les quatre MOD70 et le Maxi80 Prince de Bretagne profitant d’un grand soleil et d’un flux de nord nord-ouest d’une petite quinzaine de noeuds se sont attaqués à la remontée vers le cap Finisterre, où ils ont changé assez radicalement de décor. Une dépression au large de la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique va engendrer du mauvais temps et des vents forts sur leur route.

Le plus délicat, pour les marins, consistait à ajuster le plus précisément possible les trajectoires et à déclencher les manoeuvres au bon moment afin de rester au plus près du centre de la dépression avec pour objectif de filer vers le rocher du Fastnet.

 

© Marcel MOCHET
© Marcel MOCHET

LE TAGE, UNE RESPIRATION DANS LA VILLE

Antonio Matos est lisboète pur souche. Un amoureux de sa ville et du fleuve, un amoureux de bateaux. Agent X-Yachts, dragoniste insatiable, Antonio, est d’ailleurs en ce moment même, sur le parcours inshore à bord de Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération avec Gilles Lamiré. Un équipier de choix ! Pensez donc, le Tage est son jardin. Les courants, les bancs de sable, les effets de site, il connaît comme sa poche. « En hiver le Tage est très bousculé par le courant. Car quand il pleut beaucoup, les barrages lâchent de l’eau, et le courant devient très fort, parfois plus de 5 nœuds. On ne sent absolument pas le courant de la marée montante parfois ! » raconte Antonio. Les effets des barrages sont multiples notamment sur les déplacements des bancs de sables. Les balises sont à surveiller de près…

La mer de paille

La partie la plus large du fleuve (4 milles), face à la grande place du Commerce est appelée depuis la nuit des temps « la mer de paille ». «Il y a des siècles, il y avait beaucoup de trafic en amont du Tage. Les bateaux revenaient chargé de produits agricoles, notamment de paille pour les élevages autour de la ville. Bien souvent, avec le vent, la paille se retrouvait éparpillée sur l’eau. C’est comme ça que cette partie c’est appelée la mer de paille » explique Antonio. Une partie du fleuve prisée des navigateurs lisboètes qui viennent s’amarrer devant les petits villages de Moita ou de Seixal, le temps d’une journée. « C’est la campagne de Lisbonne de l’autre côté du fleuve ! » sourie Antonio.

Le retour des Dauphins

Une colonie de dauphins a pris depuis des années ces quartiers au sud de Lisbonne, à Setubal. Les voilà revenir dans le Tage qu’ils avaient boudé depuis plus de 50 ans. Le fleuve est beaucoup plus propre, la ville ne déversant plus ses égouts directement dans l’eau, au pied des habitants. L’été, les Lisboètes en maillot de bain n’hésitent plus à faire trempette depuis les quais, ou les escaliers de la place du Commerce…

Lisbonne ré-apprivoise le Tage

La ville détruite par un tremblement de terre et un incendie successifs en 1755, fut reconstruite en son centre et vers le nord. Laissés à l’abandon, les bords du Tage ne concernaient que les pêcheurs, et les navires de commerce. Ce n’est que depuis l’exposition universelle de 1998, que la ville gagne sur le fleuve. Grâce à un quai aménagé au cœur de la ville pour les paquebots, Lisbonne a été élue ces deux dernières années « meilleur escale des paquebots à passagers ». Le port Alcantara, où son amarrés les multicoques de la Route des Princes, autrefois zone d’alignement de chambre frigorifiques pour conserver la morue non salée, est aujourd’hui un quartier en plein renouvellement. 150 km de promenade sont prévus du nord de Lisbonne jusqu’Caiscais… les travaux ont commencés. « Le fleuve longtemps abandonné revit une seconde jeunesse. C’est une respiration dans la ville. » sourie Antonio.
 

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Reportages La Route des Princes




Mercredi 26 Juin 2013
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