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Bagnoles de l’Orne, ville d’eau au cœur d’un écrin de verdure



Entourée par la Forêt des Andaines, Bagnoles de l’Orne, ouverte aux sports de plein air, est une étape sur le Grand Chemin montois de Compostelle et recèle de nombreux attraits offerts aux curieux qui s’en donnent la peine.



Station thermale consacrée à la rhumatologie et à la phlébologie, Bagnoles de l’Orne la Normande est située à mi-chemin entre Paris et le Mont-Saint-Michel, à quelque 200 kilomètres de la capitale. Elle est le résultat de la fusion, le 1er janvier 2000, des communes de Tessé la Madeleine et de Bagnoles de l’Orne. Les grands personnages du XIXème siècle ne s’y étaient pas trompés, eux qui ont très tôt porté leur regard sur ce charmant coin de Normandie proche de la capitale, pour profiter des bienfaits des thermes.

Des Thermes médiévaux

Leur origine remonte au Moyen Age, au lieu-dit situé sur la petite rivière Vée, longue de 23,7 kilomètres et affluent de la Mayenne. Son nom vient du latin Balneolas qui signifie ʺpetit bainʺ, se muant au fil des siècles en Baignoles puis Bagnoles. A cette époque immémoriale, l’on venait déjà à la source se guérir des maux touchant aux douleurs en tout genre.

Sa découverte, selon la légende, serait due à un noble de haut lignage, Hugues, vidame de La Ferté-Macé, seigneur de Tessé et de Couterne. Ou plutôt à son cheval. Alors que son fidèle destrier, compagnon de batailles victorieuses, commençait à décliner, harassé de fatigue, Hugues décida de l’abandonner en forêt pour lui permettre de finir sa vie en toute tranquillité. Loin des théâtres de batailles. Quel ne fut pas son étonnement de le voir surgir un mois plus tard, ragaillardi et en grande forme !Déconcerté, il décida de suivre l’animal, en quête d’explications. Le cheval le mena à une gorge profonde, hostile à l’homme, d’où émanaient les vapeurs d’une source d’eau tiède et sulfurisée. Voyant que son cheval et les animaux de la forêt s’y baignaient en toute quiétude, il en fit de même et, au bout de quelque temps, s’en revint au manoir, ayant retrouvé, lui aussi, sa jeunesse. En reconnaissance, le seigneur de Tessé fonda en ce lieu un hôpital et une chapelle. Mais l’endroit tomba petit à petit dans l’oubli.

Au 17ème siècle, le Sieur Hélie de Cerny, alors gouverneur de Baignoles, fait édifier le premier bâtiment des futurs thermes permettant l’exploitation de la source et abritant trois bassins. Un pour les hommes, un pour les femmes, le troisième pour les malheureux. La station thermale est née.

Il en profitera pour rédiger un "Traité des eaux minérales de Baignoles, contenant une explication métodique sur leurs vertus, leur situation & la route pour y arriver de toutes parts", paru en 1740.

En 1770, son successeur, le chevalier de Tréperel engage de grands travaux visant à installer des baignoires particulières. Après la Révolution, les thermes connaîtront des propriétaires successifs.

Mais c’est l’arrivée du chemin de fer, la ligne Paris-Granville, en 1881, qui va dynamiser la petite ville, avec la construction du casino et, un peu plus tard, l’aménagement des berges du lac. 

Aujourd’hui, la source jaillit au cœur de l’établissement thermal accueillant 13 000 curistes à l’année. Ses eaux bénéfiques, de couleur aigue-marine, chargées en oligo-éléments, traitent les maladies de la circulation sanguine, des affections rhumatologiques et gynécologiques.

Hormis les cures, d’une durée de trois semaines, il est possible de profiter du spa thermal le temps d’un soin, d’un week-end ou d’une semaine. Vous permettant ainsi de découvrir les multiples attraits de la ville, à commencer par le Quartier Belle Epoque.

B’O Resort Rue du Professeur-Louvel 61140 Bagnoles de l’Orne 0811 90 22 33

Le Quartier Belle Epoque

Fréquentée dès le XVIIème siècle, la station n’entame son réel essor que deux siècles plus tard, avec l’arrivée, en 1881, du chemin de fer reliant Paris à la cité thermale. C’est le début de l’implantation de toute une infrastructure destinée à accueillir les baigneurs des thermes : plusieurs commerces dont hôtels et bars… ; sans oublier les loisirs -tennis, golf, casino et même hippodrome. L’idéal pour une classe bourgeoise parisienne soucieuse d’acquérir une résidence secondaire au cœur de la province normande.

Le chalet suédois - © Hubert Gouleret
Le chalet suédois - © Hubert Gouleret
Cinq ans plus tard, un certain Albert Christophle, - enfant du pays déjà détenteur d’une société immobilière - devient ministre des Travaux publics. L’opportunité est trop belle. Il souhaite donner à la station thermale un nouvel élan et décide de créer un nouveau quartier composé de quelque 45 villas destinées à recevoir les vacanciers. Ce sera l’actuel Quartier Belle Epoque englobant les boulevards Paul Chalvet, Albert Christophle et Lemeunier de la Raillère, situé idéalement entre la gare et les thermes et dominant le centre-ville étalé le long du lac. Cependant, il faudra raser 43 hectares de la Forêt des Andaines mais le résultat en vaudra la peine. Chaque villa ayant son histoire…

A commencer par le Chalet suédois. Au débouché de l’escalier dit du Pas de l’Ane- nommé ainsi car la profondeur des marches permet à un âne d’y monter aisément - menant de la rue des Casinos au boulevard Albert Christophle, il apparaît dans toute sa majesté, blotti au milieu d’arbres majestueux. Son histoire n’est pas commune. Il a tout bonnement fait le bonheur des visiteurs du Pavillon suédois de l’Exposition Universelle de 1889 à Paris. Il a été remonté ici pièce par pièce en 1890.

Villa Nid-Bel - © Hubert Gouleret
Villa Nid-Bel - © Hubert Gouleret
L’ensemble des villas a fait l’objet d’un cahier des charges strict. Construites en grès granitique armoricain, elles comptent le plus souvent des "bow-windows" (hautes fenêtres avancées) et des balcons en bois. Judicieusement mises en avant, les couleurs utilisées - celles de la ville de Bagnoles - ont chacune une symbolique. Le vert, la nature ; le rouge, la terre ; le bleu, l'eau ; le jaune, l'air. La brique, le bois et l’émail viennent agrémenter façades et balcons.

Parmi les plus originales, citons les villas Le Castel et Beau Séjour. Garantes du style architectural voulu par Albert Christophle, elles sont les "maisons témoins" du quartier.

Construite en 1899 par l’entrepreneur Alphonse Appert, la Villa Beau Séjour affiche, aujourd’hui, des plaques de lave émaillée ainsi que des frises de briques vernissées de rouge, bleu, jaune et vert.

Non loin, bâtie vers 1903 par Léon Bénard, la Villa Le Castel se caractérise par la disparité des matériaux. Y ont été utilisés les laitiers (matières minérales artificielles produites par l’industrie du fer et de l’acier), le grès, les briques émaillées… Chaque fenêtre étant différente, toutes les possibilités de décor autorisées par le cahier des charges y ont été appliquées.

Quant à la Villa Nid-Bel, son histoire n’est pas banale. Auparavant appelées Villa Denise et Villa Mireille, ces deux maisons jumelles accolées appartenaient, chacune, à deux sœurs, Denise et Mireille, vivant séparément. Cependant, un ingénieux système de cloison mobile permettait aux deux sœurs de se rencontrer voire, peut-être, de faire salon commun et déguster en toute intelligence thé, café ou chocolat.

Villa Printania - © Bagnoles Tourisme
Villa Printania - © Bagnoles Tourisme
Mais la découverte des villas serait incomplète en omettant de citer la Villa Printania. La plus grande, imposante derrière son imposante grille en fer forgé. Construite en 1905 sous les directives d’Albert Christophle énoncées en 1886 – grès granitique d’Armorique, ardoises du nord de la Mayenne et bois de la Forêt des Andaines pour tout ce qui est balcons et fermettes ; la tuile du Calvados étant réservée aux dépendances. Sur trois niveaux, elle affiche une surface de quelque 500 m2 et les couleurs définies par l’entrepreneur.

Eglise du Sacré-Coeur - © Hubert Gouleret
Eglise du Sacré-Coeur - © Hubert Gouleret
Au milieu des villas, la flèche de l’Eglise du Sacré-Cœur datant de 1934 s’élance vers le ciel. L’édifice, de style Art Déco en béton armé, est une divine réalisation de l’architecte Olivier Michelin. Ses magnifiques vitraux symbolisant le thème de l’eau sont un clin d’œil à la source locale et l’œuvre du maître verrier Charles Lorin de Chartres. Ornés de boutons de roses, ses chapiteaux sont un hommage à Sainte Thérèse.

A leurs pieds, s’étale le Lac de Bagnoles et ses équipements propices à plonger petits et grands dans le monde des loisirs.

Visites guidées du Quartier Belle Epoque organisées par l’Office de Tourisme

Office de Tourisme   5, place du Marché 61140 Bagnoles de l’Orne 02 33 37 85 66   www.bagnolesdelorne.com

Le lac, une résurrection bienvenue

En 1611, à partir des eaux de la rivière la Vée, un premier lac de 7 hectares est créé pour alimenter en eau une imposante forge - Les Forges de la Fosse Noire - située à l’emplacement de l’actuel lac. Quelque 120 ouvriers y travaillaient en 1780, fondeurs, mouleurs, forgerons… Elles sont rachetées en 1795 par des Chouans du général De Frotté, chef de la chouannerie normande, les frères Jenvrin. Ceux-ci mettent à profit l’endroit pour fabriquer des armes à destination des Royalistes. Malheureusement, le terrible orage du 30 juin 1811, gravé dans les mémoires et transmis de génération en génération, crée un torrent qui fait déborder l’étendue d’eau, brise la digue protectrice et entraîne le marteau de la forge pesant près de trois tonnes. Recouverte entièrement par les eaux, devenue inopérante, la forge est restée figée au fond de son linceul aquatique.

Aujourd’hui, la pièce d’eau a perdu la moitié de sa superficie et est interdite à la baignade, les risques d’aspiration par la vase en constituant le fond étant trop grands. Mais les pédalos ont investi les lieux et une belle balade sur le lac est toujours un moment agréable à vivre. Un programme de développement d’équipements de loisirs y est à l’étude et sur toute la ville.

Le Casino du Lac - © Bagnoles Tourisme
Le Casino du Lac - © Bagnoles Tourisme
Tout autour du lac, ont, dès lors, poussé, à la fin du XIXème siècle, les bâtiments voués aux loisirs, notamment le casino et l’imposant Grand Hôtel.

Adossé à la forêt et long de 82 mètres, ce magnifique édifice a fini d’être érigé le 19 juin 1898, après de nombreux retards. Riche de 200 chambres, il a bénéficié, à son époque, des meilleurs équipements, synonymes de grand luxe. Electricité, téléphone et sanitaires avec eau chaude et eau froide dans chaque chambre. Flanquée de trois salons Louis XIV et d’une véranda, l’immense salle à manger Renaissance, illuminée de lustres féériques pouvait accueillir 200 convives. Ascenseur, monte-charge, monte-plats et ventilateurs électriques complétaient le dispositif.

Et c’est là qu’intervient Franck Jay Gould. Ce milliardaire américain tombe amoureux de Bagnoles dans les Années 20 et rachète, en 1927, le Grand Hôtel. L’établissement reçoit toute l’intelligentsia et les mondes aristocratique, politique et des affaires de la capitale. Jusqu’au au roi et à la reine de Roumanie qui y séjourneront pendant l’Entre-Deux-Guerres. Occupé pendant la Seconde Guerre mondiale, l’hôtel ne s’en relèvera pas et sera laissé à l’abandon. Transformé aujourd’hui en résidence locative, il a gardé son aspect imposant et son style belle Epoque.

Mais revenons à notre milliardaire américain ! Dans la foulée du rachat du Grand Hôtel, il fait construire le Casino du Lac, s’exonérant de la présence du premier, le Casino des Thermes. Il met en place un service de navette en barque – aujourd’hui remplacé par des pédalos - et un petit pont permettant à ses clients de se rendre de part et d’autre du lac. Il redessine les berges de l’étendue d’eau, y crée jardins aquatiques et d’agrément qui perdurent aujourd’hui et font la joie des promeneurs.

Château de La Roche-Bagnoles, siège de la mairie -© Bokeh
Château de La Roche-Bagnoles, siège de la mairie -© Bokeh
Dominant le lac, le château de la Roche-Bagnoles dont le parc s’étend en pente douce jusqu’à l’eau, affiche son style néo-Renaissance. Construit en 1855 pour Anne-Marie-Catherine Goupil, par l’architecte David, cette magnifique demeure possède une façade en grès armoricain agrémentée de grandes ouvertures et de bandeaux sculptés. Le parc expose des essences exotiques vieilles de 150 ans. Aujourd’hui, le château est devenu le siège de la mairie.

Tout autour de la cité, omniprésente, la Forêt des Andaines, mystérieuse, propice aux légendes, est un merveilleux terrain de loisirs. De la randonnée à la cueillette des champignons, en passant par les jeux de plein air et le brame du cerf à l’automne. Bref, le paradis pour un amoureux de la nature !

La Forêt des Andaines

Côté légendes, ce magnifique massif forestier n’a rien à envier à la forêt de Paimpont en Bretagne (ex-forêt de Brocéliande). Nous avons déjà relaté celle de la source qui fait la renommée de la cité. Eh bien ! figurez-vous que le roi Arthur aurait fréquenté ces lieux. Surprenant ! Pas tant que cela, aux dires des amoureux de l’endroit relatant le site de la Fosse Arthour. Là où le roi Arthur aurait vécu dans une grotte nommée La chambre du roi. D’ailleurs, n’existe-t-il pas deux sentiers de randonnée, l’un se nommant La balade pédestre du roi Arthur, l’autre La route touristique de Lancelot du Lac .

La balade du roi Arthur nous fait découvrir le prieuré Saint Ortaire, la source de Sainte Radegonde et trois arbres remarquables, les chênes Roi Arthur, Lancelot et Hippolyte, ce dernier étant le doyen avec plus de 300 ans d’existence et d’une hauteur de quelque trente mètres. Pour arriver finalement à la Pierre au Trésor, la fameuse pierre "procureuse" censée exaucer les vœux exprimés avec grande sincérité.

La route touristique de Lancelot du Lac, longue de 121 kilomètres, mène à la découverte de sites incontournables : à partir de Bagnoles de l’Orne, la route mène à Lonlay l’Abbaye, son abbaye bénédictine et sa Biscuiterie de l’Abbaye. Puis, c’est l’arrivée à Domfront, cité médiévale de cœur de la Maison Plantagenêt. Ensuite, entrons dans le pays de Céaucé, ancien refuge des derniers sorciers du pays pour finir le périple à Saint Fraimbault de Lassay, où perdure la légende de Lancelot du Lac.

Plus près de nous, la forêt a beaucoup souffert, vécu en son cœur la Seconde Guerre mondiale et eu un rôle prépondérant, notamment lors du débarquement allié de 1944. Bagnoles de l’Orne et sa forêt étaient la base arrière de l’armée allemande, son principal dépôt. Inauguré en 2016, le Circuit des vestiges de guerre (1939-1944) en Forêt des Andaines vous guide en ces endroits où la Wermacht stockait carburant, armes et munitions, vivres, abris de chars... Les cratères dus aux bombardements alliés ont fait place à de nombreuses mares, étudiées, aujourd’hui encore, à des fins écologiques. A quelques kilomètres de Bagnoles de l’Orne, dans l’ancienne minoterie de Couterne, l’Association Aéro-Mémoire 39-45 du passionné et regretté Norbert Hureau, expose le patrimoine aéronautique de la Seconde Guerre mondiale. S’y trouvent des pièces et des morceaux d’avions retraçant l’histoire des valeureux aviateurs ayant contribué à délivrer le sol français du joug nazi.

Cependant, aujourd’hui, la forêt des Andaines permet aux sportifs dans l’âme de pratiquer une grande partie des sports de pleine nature. En plein cœur du Parc régional Normandie-Maine, cette véritable oasis verte offre quelque 250 kilomètres de chemins de randonnée à parcourir à pied, à cheval ou à VTT. On peut y pratiquer le trail, la marche nordique et le canoë-kayak, sillonnée qu’elle est par trois rivières. La plupart de ses sports bénéficient d’un accompagnement par les guides nature de l’Office de Tourisme, organisateurs de multiples activités, telles les sorties champignons, l’identification des traces des animaux, etc.

Les champignons, c’est le domaine de Franck Quinton. Ce chef, étoilé depuis 1998, ouvre les portes de son établissement - Le Manoir du Lys - aux amateurs désirant se familiariser avec la grande famille des plantes cryptogames. Car il en connaît un rayon Franck, en particulier les ficelles pour reconnaître et cuisiner tel champignon en développant ses arômes les plus cachés. Dans l’assiette, c’est un festival pour les yeux et un régal pour le palais. Une découverte d’un monde de saveurs sublimé par quelque herbe aromatique cultivée jalousement dans son jardin riche en surprises.

Le Manoir du Lys****

© Manoir du Lys
© Manoir du Lys
Blottie dans son havre de verdure, cette belle bâtisse respire calme et tranquillité. Situées au 1er étage du manoir, les chambres standard très confortables se complètent de pavillons pour les familles alignés en lisière de propriété, chacun offrant une vue panoramique sur la forêt et les prairies. L’endroit idéal pour se ressourcer ! Mais le saint des saints se trouve en cuisine.

 

Le Chef prépare les trompettes des Morts - © Hubert Gouleret
Le Chef prépare les trompettes des Morts - © Hubert Gouleret
Aux néophytes, apprentis en puissance, Franck Quinton apprend, à l’automne, les rudiments de la cuisson et de la présentation des champignons. Girolles, pieds-de-mouton, trompettes-des-Morts et cèpes cohabitent dans la poêle en toute sérénité pour le plus grand plaisir de l’heureux dégustateur. Et tout cela valse, exhale ses saveurs au milieu du beurre qui chante… Et au milieu de tout cela, Franck distille ses conseils…

Franck est un chef au plus près de la nature. Son jardin d’herbes aromatiques trône fièrement au pied de quelques pommiers. Sa cuisine gastronomique, de saison, révèle, tout au long de l’année, les produits locaux qu’il se plaît à mettre en exergue. Sublimer quelque andouille de Vire, quelque pièce de cochon des environs ou encore quelque pigeonneau de Marc Bouquerel de Saint-André-de-Messei, c’est affirmer haut et fort son appartenance à sa région. Mais l’un des exemples les plus probants est la viande bovine normande.

Cèpes et beurre chantent dans la poêle -© Hubert Gouleret
Cèpes et beurre chantent dans la poêle -© Hubert Gouleret
Connue pour ses qualités laitières, elle ne fait pas exception pour ses aptitudes de race à viande. Franck Quinton met en avant la viande de son terroir qui rivalise avec les autres races à viande mondialement connues. La race normande est une révélation dans l’assiette. Le climat du bocage normand et son herbe verte et tendre ont fait le reste, lui donnant sa tendreté dans l’assiette, son fin persillé lui conférant son goût inimitable.

Le Manoir du Lys est une étape incontournable pour qui veut découvrir Bagnoles de l’Orne et sa gastronomie, la porte d’entrée pour les fins gourmets souhaitant savourer une cuisine naturelle et authentique. D’ailleurs, le chef a souhaité agrandir l’offre et ouvert, en plein centre-ville, une version bistrot doublée d’un hôtel, le Ȏ Gayot.

Manoir du Lys Route de Juvigny 61140 Bagnoles-de-l’Orne Tél. : 33 (0)2 33 37 80 69 Fax : 33 (0)2 33 30 05 80
https://manoir-du-lys.fr contact@manoirdulys.fr

Ȏ Gayot**

Fort de sa clientèle décontractée d’habitués auxquels se joignent les voyageurs de passage en découverte, le chef Franck Langlois propose une cuisine bistrot directement inspirée du marché, au rythme des saisons et ponctuée de plats traditionnels. Une immersion dans la cuisine normande ! La terrasse végétalisée apporte fraîcheur et sérénité à la belle saison.

Côté hôtel, les 18 chambres, spacieuses, à l’agencement alliant moderne et rustique mais sobre sont desservies, dans les parties étages, par un ascenseur.

L’établissement met à la vente lesʺtrésorsʺ du terroir normand. On peut savourer ainsi, de retour chez soi, les fromages locaux, l’andouillette de Vire, les cidres et autres liqueurs et alcools. Sans omettre les Bocaux à la Bonne Franquette, petits plats créés par Franck Quinton, un regard sur d’anciennes recettes. Conseil : les tripes en brochettes sont un pur régal et rappellent, pour les amateurs, les tripoux auvergnats.

Hôtel-restaurant Ȏ Gayot  2, avenue de La Ferté-Macé 61140 Bagnoles-de-l’Orne 33 (0)2 33 38 44 01 www.ogayot.com  - contact@ogayot.com

Le Béryl***

Placé idéalement au bord du lac, en plein centre-ville, cet établissement offre un panel de services tels que piscine intérieure, jacuzzi, sauna, hammam. Y sont dispensés des soins du corps et du visage, balnéothérapie et forfaits bien-être.
Les 75 chambres qui ont vue sur le lac ou la forêt, bénéficient d’un grand confort, certaines ayant leur propre terrasse.

Le restaurant La Pommeraye propose une carte de saison dans laquelle le chef associe menu du marché et plats traditionnels.

Hôtel spa Le Béryl   1, rue des Casinos 61140 Bagnoles-de-l’Orne 33 (0)2 33 38 44 44 Fax : 33 (0)2 33 38 46 23  www.hotel-bagnoles.com

Au Bon Accueil***

Ce charmant établissement possède deux atouts : des chambres campagnardes, agréables, à la literie confortable, dans un univers cosy, et la cuisine de saison de son chef Gaëtan à base de produits du marché. Une cuisine fraîche, attirante, faite de couleur - un plaisir pour les yeux - et goûteuse, délivrant une multitude de saveurs. Dans un espace moderne, clair et tranquille. L’art de mettre en valeur les produits locaux. Derrière une façade qui ne paie pourtant pas de mine et destinée à être rafraîchie, la table d’Aurélie et Gaëtan Crespin est apte à satisfaire les palais les plus délicats.

Les quatre chambres, de couleurs différentes et aux noms de fruits sont, au sortir de table, une invitation.
Une excellente adresse au cœur du village !

Au Bon Accueil***   23, place Saint-Michel 61140 Juvigny-sous-Andaine 02 33 38 10 04 Fax : 02 33 37 44 92 www.aubonaccueil-normand.com hotel.bonaccueil@wanadoo.fr

La Brocherie

Née de la volonté d’un couple cette splendide ferme transformée en chambres d’hôtes offre des équipements haut de gamme. Céline et Sébastien Vapaille rachètent ce corps de ferme en 2005.Alors à la tête du restaurant Il coccodrillo situé en plein centre-ville qu’ils dirigeront pendant 15 ans, il leur faudra 14 ans pour faire de cette longère de 60 mètres et datant de 1769 une chambre d’hôtes sophistiquée et recherchée pour son calme. Imaginez quatre magnifiques chambres au décor différent, de la chambre pour 2 de 17 m2 à la chambre-terrasse familiale pour 4 de 28 m2.

Côté équipements, la piscine intérieure chauffée toute l’année est flanquée d’un spa, baignoire balnéothérapie – jacuzzi –, d’un sauna, d’un aquabike et d’une douche aux huiles essentielles…Les amateurs de jeux en tout genre seront comblés avec salle de sports, table de ping-pong, flipper, billard… Un massage "détente" complètera votre séjour. La table d’hôtes s’avère une découverte des produits locaux, notamment les salaisons et les fromages de l’échoppe de Sébastien ouverte en mai dernier au centre-ville de Bagnoles de l’Orne, la Fromagerie des Roches.

Chambres d’hôtes La Brocherie   Lieu-dit La Brocherie 61600 Magny-le-Désert 02 33 30 16 63/06 20 26 72 99  www.la-brocherie.com contact@la-brocherie.com

​Fromagerie des Roches

Sébastien Vapaille présente le Carrouges - © Hubert Gouleret
Sébastien Vapaille présente le Carrouges - © Hubert Gouleret
Alors que Céline dirige la maison d’hôtes La Brocherie de main de maître, Sébastien alimente en fromages la population bagnolaise. Heureuse de voir s’installer le seul fromager des environs. Originaire de Meaux – l’autre pays du fromage avec son brie, Sébastien a été très tôt attiré par ces produits qui ont participé à la renommée de la France des provinces. Outre les grandes appellations hexagonales, il met un point d’honneur à proposer les fromages locaux. Ainsi, trônent sur son étal, le camembert Gillot AOP au lait cru louché à la main selon la méthode ancestrale – maison fondée en 1912 -, le "Carrouges" - fromage type gruyère au pays du camembert est un fromage à pâte pressée cuite et croûte lavée, la tomme de Pré-en-Pail et ses huit déclinaisons, le chèvre de la Ferme des Gorges de Villiers à Saint-Ouen-le-Brisoult, le chèvre de Banvou d’Alexandra et Aymeric Couras, et celui de La Chèvre Bleue à Rânes.

La palme de l’originalité et de la persévérance revient à Jan Fokker. Ce Néerlandais de souche est arrivé à Gaprée il y a quelque 25 années avec un savoir-faire de producteur de gouda. Aujourd’hui, sur 200 hectares, il élève un troupeau de vaches de race frisonne française. Cette affaire de famille produit un gouda recherché au pays du camembert, sous toutes ses variantes, nature, au cumin, aux piments, aux herbes, aux orties…

Les alentours de Bagnoles de l’Orne réservent de bonnes surprises en matière de produits du terroir. Le Manoir de Durcet en est un exemple concret.

Le Manoir de Durcet transforme la pomme

L’ancien alambic - © Hubert Gouleret
L’ancien alambic - © Hubert Gouleret
Ici, tout respire les breuvages qui ont fait la renommée de la Normandie. Le savoir-faire se transmet de génération en génération depuis 1930 avec le rachat du manoir et de ses terres par Eugène Breton qui reprend les activités laitière et cidricole. En 1956, Marcel, son fils, reprend sa succession, aidé en cela par son épouse Odette. C’est en 1976 que Pascal, le petit-fils d’Eugène reprend l’affaire et fait connaître le domaine en produisant un pommeau d’une exceptionnelle qualité, fruit du mariage du cidre et du calvados. Aujourd’hui, Pascal et Jocelyne transmettent, depuis décembre 2010, leur savoir-faire à Etienne, leur fils. Ils disposent d’une unité de méthanisation empêchant toute pollution extérieure. Le revenu tiré leur permet de couvrir l’électricité de l’exploitation. Depuis les Années 30, celle-ci a grandement évolué. Alors que jadis le gaulage des pommes était la seule méthode en vigueur avec la cueillette beaucoup plus longue, la mécanisation est entrée dans les habitudes. La pomme se décline de toutes les manières possibles. Pommeau, cidre, vinaigre de cidre, jus de pomme… Sans oublier le produit phare, symbole de la culture locale, le moteur des ouvriers des matins parisiens accoudés au zinc dans les Années 60/70. J’ai cité le calvados. Patron, un café calva ! Nostalgie, quand tu nous tiens… Sur 23 hectares, la famille fait fructifier plusieurs variétés de pommiers dont Noël des Champs et Douce Moën (pommes douces amères) ; Locard vert (pomme acidulée et aigrelette), Fréquin Rouge et Marie Ménard (pommes amères)…L’assemblage de ces différentes variétés de pomme, principalement originaires de Bretagne, est nécessaire et contribue à produire un cidre qui fait la particularité et la renommée du domaine.

Mais la production de la famille Breton ne se cantonne pas à ce produit. Plusieurs rangées de poiriers côtoient les vergers de pommiers permettant ainsi la production de poiré, boisson alcoolisée effervescente, fermentée comme le cidre, et titrant autour des 3°.

Leur boutique offre tout un éventail de produits différents : calvados millésimes 1985 et 2000, hors d’âge de 18 ans,15 ans et 10 ans ; cidres de Normandie bio brut, doux, brut et rosé ; pommeau de Normandie…

En matière de particularité, la liqueur de 44 fait exception. D’origine normande, cette recette inspirée des croisades se transmet de génération en génération. Dans un bocal d’un litre de calvados, on met une orange percée de 44 trous dans chacun desquels on dispose un grain de café, un morceau de sucre et un clou de girofle Au bout de 44 jours, il suffit de filtrer et déguster. La légende raconte la mésaventure d’un chevalier croisé normand en Terre Sainte, attaqué le 44ème jour de son expédition par 44 Sarrazins et lardé de 44 coups d’épée sous un oranger.

Cette année, les propriétaires ont lancé deux nouveaux produits : fondant au chocolat velouté au pommeau de Normandie ; cocktail "La passion du Manoir".

Manoir de Durcet   GAEC BretonDurcet61600 Magny-le-Désert    contact@breton-manoirdedurcet.fr
Tél : 02 33 37 16 47/06 83 41 00 99

Pour obtenir une somme appréciable de renseignements sur Bagnoles de l’Orne et ses environs, contacter les sympathiques agents de l’Office de Tourisme 5, place du Marché 61140 Bagnoles de l’Orne 02 33 37 85 66 www.bagnolesdelorne.com

Hubert Gouleret

 
Lundi 18 Octobre 2021
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