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Fini l'illusion des low-cost : Casa-Paris à 9 000 DH !




Même des compagnies européennes low-cost comme EasyJet et Ryanair ont augmenté leurs tarifs à 6 000 DH, voire 8 000 DH. A Royal Air Maroc, il faut compter jusqu'à 10 000 DH. Réduction du nombre de sièges, flambée du pétrole, Haj et Omra..., des raisons conjoncturelles mais aussi structurelles.



Fini l'illusion des low-cost : Casa-Paris à 9 000 DH !
Les Marocains s’étaient habitués ces dernières années, plus précisément depuis 2006 et l’arrivée en force des compagnies low-cost suite à l’entrée en vigueur de l’Open Sky, à avoir des tarifs aériens abordables. Que ce soit pour ceux qui partent en vacances en Europe, pour les Marocains résidents à l’étranger ou pour les étudiants, l’avion était devenu le mode de transport préféré puisque les prix étaient à portée de leur bourse. Mais il semble bien que la fête soit finie, car trouver aujourd’hui un billet entre le Maroc et l’Europe, dans les deux sens à un prix abordable, nécessite  plusieurs heures de recherches sur Internet, sans être sûr du résultat. Et la hausse vertigineuse des prix ne concerne pas seulement la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM), mais aussi les compagnies dites low-cost qui daignent encore desservir le Maroc, sur les deux axes principaux, c’est-à-dire Casablanca et Marrakech.

Pour illustrer cette situation, quelques exemples sont nécessaires. A commencer par les tarifs de certaines compagnies à bas coût dont le nom nous est devenu familier. Un aller simple entre Marrakech et Paris Charles de Gaulle était affiché sur le site de la compagnie EasyJet, le 1er septembre, à 6 800 DH. Deux jours plus tard, le même vol est passé à 8 222 DH ! Transavia, la compagnie à bas coût d’Air France, propose le même vol entre Marrakech et Paris Orly, le 6 septembre à 485 euros pour un aller simple payable en devises. Et même Ryanair (rappelez-vous de ses vols à zéro DH HT d’il y a quelques années) n’est pas en reste. Marrakech-Paris (Beauvais) est proposé par cette compagnie le 30 septembre à 3 217 DH, précisant que les frais de dossiers et les bagages ne sont pas inclus dans ce tarif. Rappelons qu’il y a tout juste quelques mois, les vols reliant Paris aux principaux aéroports du Maroc tournaient autour de 1 500 DH seulement !

La défaillance de Comarit et Comanav est aussi une cause

La RAM, hormis la toute dernière offre promotionnelle de 50 000 sièges à prix réduit qu’elle vient de lancer, s’est inscrite aussi dans cette logique : entre Marrakech et Paris, le billet est proposé durant tout le mois d’août à 9 435 DH TTC, et entre Casablanca et Paris à 9 929 DH.

Un tel retournement de situation a évidemment rendu la destination Maroc très inaccessible, au grand dam des agents de voyages, des hôteliers et même des simples usagers qu’ils soient touristes ou voyageurs occasionnels.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de ces hausses de tarifs démesurées, dont certains sont d’ordre conjoncturel et d’autres liés à la perte de maîtrise du ciel marocain, libéralisé avec une certaine naïveté suite à la signature de l’Open Sky, c’est-à-dire en pensant que la conjoncture favorable de 2006 allait durer éternellement. La cause principale de ces hausses vient du fait que l’offre en sièges d’avion vers ou à partir du Maroc, toutes compagnies confondues, est moins importante que la demande. Selon les spécialistes, le nombre de sièges d’avion mis sur le marché marocain de l’aérien aurait baissé d’une année à l’autre de 20%, sachant que, grosso modo, ce nombre était situé entre 10 et 11 millions de sièges.

Les causes conjoncturelles telles que relatées par une source proche de la compagnie nationale RAM concernent la hausse du prix du baril de pétrole qui se maintient au-dessus des 100 dollars et le fait que cette baisse du nombre de sièges soit arrivée en haute saison, c’est-à-dire durant les vacances d’été, qui continuent de coïncider avec Ramadan. La mobilisation d’une partie de la flotte RAM pour assurer la Omra et la réduction de cette flotte suite au plan de restructuration de la compagnie ne sont pas non plus étrangères à cette baisse de l’offre. Il faut ajouter à cela que les bas prix pratiqués par les compagnies low-cost avant leur départ n’étaient en partie possibles que grâce aux subventions directes et indirectes des autorités marocaines.

Said Mouhid, directeur du Centre régional du tourisme de Casablanca et spécialiste du transport aérien, tout en confirmant certaines de ces assertions relatives à la mauvaise conjoncture durant l’été, rappelle aussi que la défaillance des compagnies maritimes marocaines (Comarit et Comanav) a également poussé une partie des MRE à recourir à l’avion, augmentant ainsi la demande. Il insiste, cependant, sur le fait que le système de transport aérien national a été tout à fait déstabilisé, car, selon lui, l’ouverture tous azimuts du ciel marocain n’a pas été régulée comme il se doit, introduisant du jour au lendemain une concurrence très rude qui a mis à plat la compagnie nationale RAM.

Selon lui, le hub de Casablanca n’aurait jamais dû être ouvert à cette concurrence, car dans des pays similaires comme la Tunisie, on autorise les compagnies privées à desservir les villes de provinces et non la capitale Tunis, créant ainsi une synergie entre ces compagnies et la compagnie nationale.

Pour M. Mouhid, il est temps de faire un bilan de ce que l’Open Sky a apporté au Maroc et d’en tirer les leçons. En effet, le pari sur les low-cost s’est avéré tout à fait vicieux, car dès les premières alertes dues à la crise, ces compagnies ont déserté en masse le ciel marocain.
 

Mohamed Moujahid.

Source - www.lavieeco.com/



 

Mercredi 3 Octobre 2012
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