Situé entre l’Auvergne-Rhône-Alpes et Genève, l’Ain est un département qui regorge de trésors cachés… Une terre de contemplation qui permet de découvrir des vestiges anciens, des musées, des monuments historiques, des spécialités culinaires ainsi que de vastes parcs naturels. Entre plaines verdoyantes, montagnes majestueuses et villages de caractère, cette destination séduit les amoureux de la nature et les passionnés d’histoire. Suivez le guide.

Châtillon-sur-Chalaronne - Pont sur la Chalaronne - @ S. Ferrier
Les émaux bressans, patrimoine de l’Ain
Les émaux bressans sont des bijoux traditionnels exclusivement fabriqués à Bourg-en-Bresse (la capitale), composés d’émail, de fines particules d’or, le tout serti sur une monture. La tradition bressane fait remonter l’origine de cette technique au 14ème siècle, dès 1397 quand un émailleur de la ville, Maître Guillaume, se serait vu confier l’épée d’Amédée VIII de Savoie, pour en décorer le pommeau et le fourreau. Ce bijou régional, lié au costume traditionnel bressan, connaît son apogée au 19ème siècle, grâce aux expositions universelles de Paris, Melbourne, Philadelphie, Moscou. À cette époque, les orfèvres bressans Amédée Bonnet et Amédée Fornet donnent une impulsion nouvelle à ces créations régionales. Dans leurs ateliers de Bourg-en-Bresse, ils initient un genre nouveau, intégrant aux fonds colorés des plaques émaillées, paillettes d’or, perles d’émail et arabesques de filigrane.
Ce savoir faire unique, aujourd’hui réalisé par le bijoutier-joaillier-fabricant Jeanvoine, est toujours pratiqué à la main. Plusieurs passages au four à plus de 800 °C sont nécessaires pour révéler les couleurs. Les émaux sont ornés de paillons d’or déposés un par un, incrustés dans l’émail. Les émaux Bressans prennent forme grâce au savoir-faire des émailleuses. La monture c’est-à-dire l’entourage de l’émail peut se réaliser en argent rhodié, argent doré et or de manière classique ou tendance.
Ce patrimoine unique se décline en bague, pendentif, collier et accessoire comme le bouchon à champagne, dans une palette de 23 coloris, dont la plus dure à réaliser est la couleur turquoise!
Le monastère royal de Brou, un véritable trésor architectural
Ce chef d’œuvre est né, il y a cinq siècles de l’amour d’une femme, Marguerite d’Autriche, fille de l’empereur, Maximilien de Habsbourg, petite-fille de Charles le Téméraire, duchesse de Savoie et régente des Pays-Bas, pour son défunt mari Philibert le Beau, duc de Savoie. Cette église est un joyau de l’art gothique flamboyant très richement orné: tombeaux, vitraux, statues et stalles, retable sont autant d’exemple de la sculpture flamande du XVI° siècle.
Avec ses murs nus, ses puissants piliers moulurés et ses verrières incolores, la nef est d’une sobriété voulue pour contraster avec la richesse du chœur. De plus, ce monastère est un exemple unique en France avec trois cloîtres sur deux niveaux, et plus de 4 000 m2 de bâtiments. C’est lors du remplacement des moines augustins déchaussés de la congrégation de France en 1659, que le monastère, désormais sous la protection de Louis XIV, prend l’appellation de «royal». Autre trésor du monument, l’ancien dortoir des moines devenu musée, en 1922. Il présente une riche collection de peinture flamande et française, du XV° siècle au XXIème siècle, des sculptures médiévales, d’impressionnantes œuvres de Gustave Doré et de la faïence de Meillonnas. Comptez 2 à 3 heures de visite.
Musée des Soieries Bonnet, mémoire d’une industrie d’excellence
Autre lieu incontournable, le musée des Soieries Bonnet à Jujurieux, l’un des plus grands musées consacrés à la soie, en Europe. Cette visite ramène au XIXème siècle, époque à laquelle Claude-Joseph Bonnet est l’un des grands fabricants de la soierie lyonnaise. Il naît à Jujurieux en 1786 dans une famille aisée. Peu intéressé par les études, il part à Lyon en 1801, pour y effectuer 5 années d’apprentissage auprès d’un tisseur. À ce premier apprentissage, il suit en 1808, une seconde année de formation en tant que commercial chez un fabricant d’étoffes, et crée sa propre entreprise en 1810 sous le nom de Société Bonnet.
En 1834, il acquiert à Jujurieux, 120 ha de terrain sur lequel il implante une manufacture (filage, moulinage et tissage) ainsi qu’un pensionnat destiné aux jeunes filles, recrutées dans la région. Celles-ci, sous la houlette des sœurs de l’ordre de St Joseph de Bourg-en-Bresse, s’occupent de l’élevage des vers à soie, du dévidage des cocons ainsi que de différentes étapes de préparation de la soie, tout en suivant des cours à l’école ménagère ( cuisine, couture etc…) Vers 1900, à son apogée, l’entreprise emploie 2000 personnes dont plus de 600 jeunes filles. Les années 30 voient le déclin du pensionnat, détruit en 1945. S’ensuivent les premiers licenciements et son arrêt définitif en 2001.
Liées aux plus illustres noms de la haute couture, telles les maisons Dior, Chanel, Yves Saint-Laurent, Lanvin ou encore Valentino et Lacroix, les collections du Musée des Soieries Bonnet témoignent aujourd’hui d’une histoire fabuleuse, que ce soit à travers ses métiers ou ses ouvriers.
Émile Zola s’en est d’ailleurs inspiré pour écrire son célèbre roman « Au bonheur des Dames ». Une ruche industrielle qui a été jusqu’à Tomioka au Japon, pour exporter son organisation paternaliste !
Le Musée est situé dans le dernier bâtiment de tissage, dont l’ensemble des machines et métiers à tisser ont été conservés, et dans l’ancienne forge où sont présentées les expositions permanentes et temporaires.
Jusqu’au 16 novembre, l’exposition « Mariage ! Une tradition de l’élégance » est à découvrir. Un parcours exceptionnel sur la robe de mariée, symbole d’une union, attisant les rêves et les passions, longtemps considérée comme la première robe dans la vie d’une femme. Ici, sont dévoilées des pièces issues de la collection de la Dame d’Atours, société labellisée « Entreprise de Patrimoine Vivant », une sélection de robes historiques liées aux Soieries Bonnet, complétées par des fonds privés ainsi qu’enrichie de robes contemporaines, imaginées par des créatrices de l’Ain, spécialisées dans la confection de robes d’exception sur mesure. Avis aux futurs mariées !
Jusqu’au 16 novembre, l’exposition « Mariage ! Une tradition de l’élégance » est à découvrir. Un parcours exceptionnel sur la robe de mariée, symbole d’une union, attisant les rêves et les passions, longtemps considérée comme la première robe dans la vie d’une femme. Ici, sont dévoilées des pièces issues de la collection de la Dame d’Atours, société labellisée « Entreprise de Patrimoine Vivant », une sélection de robes historiques liées aux Soieries Bonnet, complétées par des fonds privés ainsi qu’enrichie de robes contemporaines, imaginées par des créatrices de l’Ain, spécialisées dans la confection de robes d’exception sur mesure. Avis aux futurs mariées !

Domaine du Kré - © F. Bereziat – Aintourisme
À quelques encablures de là, poussez la porte du Domaine du Kré, un Domaine en biodynamie crée en 2021 par Niels et son épouse Louise. Des Gamay faciles à boire et à apprécier comme L’Adret, la Côte Est ou le Pet Nat Côte Ouest.
Abbaye Notre-Dame d’Ambronay, fleuron de l’architecture religieuse en Rhône-Alpes
Fondée vers l’an 800 par Barnard de Romans, ancien officier de Charlemagne devenu moine, Ambronay est une des plus anciennes et des plus prestigieuses abbayes de l’Ain et un des fleurons de l’architecture religieuse en Rhône-Alpes. L’abbatiale édifiée sur les ruines de l’église carolingienne est modifiée au XVème siècle par l’abbé Jacques de Mauvosin, qui fait ajouter deux chapelles, et un ensemble de bâtiments conventuels entourant un cloître doté d’une galerie haute, d’un escalier magnifique du XVIIème et, de deux tours originellement fortifiée : la tour des archives et la tour Dauphine..
En 1789, elle est transformée en temple de la Raison, puis, au fil des ans, ses bâtiments conventuels deviennent prison, école, grange, bâtiment de garnison, ou encore logements sociaux.

Abbaye d'Ambronay - © F. Bereziat – Aintourisme
Située au pied des contreforts du Bugey, cette abbaye bénédictine est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1889, ce qui amorce une politique de protection et de restauration. En 1980, l’association Art et Musique crée le festival d’Ambronay qui se tient chaque année en octobre et novembre autour de concerts de musique ancienne et baroque. En 2003, l’Abbaye et le projet mené à Ambronay obtiennent le label Centre culturel de rencontre. Une appellation qui permet de valoriser les monuments historiques ayant perdu leur vocation d’origine et se renouvelant sur les plans culturels, artistiques et intellectuels.
Une dame de pierre vieille de plus de mille ans qui mérite un beau détour !
Pérouges, voyage au cœur du Moyen-Âge
Dominant le plateau de la Dombes du haut de sa colline, la cité médiévale de Pérouges, classée parmi les plus beaux villages de France, peut se targuer d’abriter un patrimoine architectural exceptionnel, témoin d’un riche passé lié à la culture et au tissage du chanvre. Son unité et son charme en font une cité hors du temps, un témoin sauvegardé du puissant duché de Savoie.

La cité de Pérouges - © F. Bereziat – Aintourisme
« Ville imprenable », comme inscrit au fronton de la « porte d’en-haut », elle abrite derrière ses remparts des ruelles pavées de galets, une église du XVème siècle aux allures de forteresse, mais également 120 maisons à pans de bois et encorbellement, des demeures d’époque Renaissance percées de fenêtres à meneaux et autres merveilles … Parmi lesquelles la Place de la Halle ou Place du Tilleul où fut planté le 21 avril 1792, le tilleul de la Liberté qui fait partie des rares arbres de la Liberté ayant échappé aux abattages de la Restauration !
Cette place pittoresque abrite également l’hostellerie du XIIIème siècle, la maison du Vieux Saint-Georges ainsi que la maison des Princes, une magnifique demeure du XIVème siècle, ancienne résidence des comtes de Savoie qui renferme aujourd’hui le musée du vieux Pérouges, où l’on découvre au travers de collections de peintures, mobilier, outils, faïences et autres instruments de musique, l’histoire de la cité médiévale. Une visite qui s’achève dans la Tour de Guet pour profiter d’une vue exceptionnelle sur la plaine de l’Ain et le plateau de la Dombes, et par la dégustation d’une galette de Pérouges, une tarte au sucre, dont les origines remontent au Moyen-Âge, réalisée sur une base de pâte levée parfumée au citron, sur laquelle est disposée une préparation à base de beurre et de sucre, qui s’apprécie avec un verre de cidre ou de Cerdon !
Châtillon-sur-Chalaronne, une riche cité de caractère
Cette cité médiévale aux briques rouges et colombages de la Dombes, pays de l’Ain aux 1100 étangs, classée parmi les Plus Beaux Détours de France compte plusieurs labels tels que : Ville Fleurie Quatre Fleurs, Ville et Métiers d’Art, Maison des Illustres et Apicité. Et se distingue surtout par son patrimoine très bien préservé et son architecture unique.
Ici, on se laisse charmer par les lieux…On flâne le nez en l’air dans les ruelles chargées d’histoire, on admire son église gothique, les Halles du XVème siècle, animées chaque samedi matin par le marché du terroir, la Porte de Villars, vestige de la ville fortifiée, les remparts du vieux château, l’Apothicairerie, située dans l’ancien hôpital, où sont conservés 120 pots de Meillonnas du XVIII° siècle, le grenier à sel du XIVème siècle et la mise en fleurs des ponts sur la Chalaronne et dans les jardins de plantes médicinales… Parfaits pour une promenade bucolique.
C’est aussi à Châtillon-sur-Chalaronne que Vincent de Paul a eu l’idée de créer les Dames de la Charité et qu’est né le botaniste de Louis XV, Philibert Commerson, à qui l’on doit le nom du bougainvillier, de l’hortensia ainsi que son herbier riche de 3000 plantes conservé au muséum d’Histoire naturelle… Qui est, à juste titre considéré comme l’un des plus beaux jamais réalisé !.
Pour terminer la balade, rien de mieux qu’une halte à la Chocolaterie Vincent Durant. Meilleur ouvrier de France, il y propose une gamme de chocolats, pralines et autres douceurs de qualité avec sa touche aindinoise, parmi lesquels ses fameux émaux bressans en chocolat au caramel et beurre de Bresse AOP. Un vrai régal !

© Chocolaterie Vincent Durant
Informations pratiques
Où séjourner ?
Où se restaurer ?
Les visites
Les Émaux Bressans : Jeanvoine, 5 rue Thomas Riboud 01000 Bourg-en-Bresse. emaux-bressans.fr
Musée des Soieries Bonnet : 55 place Marcel Grillet, 01640 Jujurieux. www.museesoieriesbonnet.fr
www.cerdonvalleedelain.fr
Domaine du Kré : 35 rue des Combes, 01640 Jujurieux. www.domaine-biodynamie.com
Abbaye Notre-Dame d’Ambronay : Place de l’Abbaye, 01500 Ambronay. www.ambronay.org
Monastère Royal de Brou : 63 boulevard royal de Brou, 01000 Bourg-en-Bresse. monastere-de-brou.fr
Chocolaterie Vincent Durant : 39 rue Étienne Bouillet, 01400 Châtillon-sur-Chalaronne. www.vincentdurantchocolatier.com
Plus d’informations sur aintourisme.com
Où séjourner ?
MiHotel : La société MiHotel vient d’ouvrir 6 suites d’exception ultra contemporaines, dans l’ancien grenier à sel, de la cité médiévale de Pérouges. Une offre haut de gamme qui allie la qualité des prestations avec un site séculaire datant de 1536 ! Ici, pas de réception physique mais des codes sécurisés reçus par mail… Tout est pensé pour offrir un maximum de liberté et de confort, en toute discrétion. Chaque suite propose un univers particulier, comme la Suite Duchesse: terrasse privative avec bain nordique, lit extérieur pour dormir, par beau temps, sous les étoiles… Le tout avec une vue imprenable sur la plaine de l’Ain. Une immersion hors du temps ! 250 rue des Rondes, 0188 Pérouges. mihotel.fr/suites
Hostellerie de Pérouges : Au cœur du village médiéval, cette hostellerie tenue par la famille Thibaut depuis 1912 est une belle option, avec son cadre historique et son charme d’antan… L’une des plus vieilles auberges de France ! Ici, le temps semble s’être arrêté .
24, Pl.du Tilleul, 01800 Pérouges. hostelleriedeperouges.com Où se restaurer ?
Scratch Restaurant : Bienvenue dans ce cocon d’une vingtaine de places, mélangeant cuisine d’auteur, boissons vivantes et ambiance décontractée chic. Ce restaurant moderne propose une cuisine contemporaine inventive qui met à l’honneur des produits locaux. 2 bis, rue Gustave Doré, 01000 Bourg en Bresse. Scratch restaurant.fr
Pressoir Ambronay : le Pressoir, c’est une cuisine bistronomique raffinée avec des menus saisonniers créés par un chef utilisant des produits frais venus tout droit du marché. Une agréable expérience, culinaire, dans un cadre original. Une table à ne pas manquer ! 365 ancienne route nationale 75, Coutelieu - 01500 Ambronay. lepressoir01.fr
Brasserie Le Français : Une institution de la vie burgienne où tradition et saveurs se rencontrent depuis 1898, dans une ambiance conviviale aux accents art déco. Le décor 1900 classé à l’inventaire des Monuments Historiques caractérise cette brasserie à l’ancienne. À la carte, les plats de brasserie côtoient les spécialités régionales dont le fameux poulet de Bresse AOP que Pierre Ramboz, le maître des lieux et son fidèle personnel ont à cœur de faire découvrir… Raison pour laquelle, la réputation du Français dépasse largement les frontières de l’Ain !
7 Av. Alsace Lorraine, 01000 Bourg-en-Bresse. brasserielefrancais.com Le St Lazare : Un restaurant gastronomique remarquable avec le chef Clément Bidard et son père Christian, aux fourneaux. Ici, tradition et création sont de mise depuis plus de 125 ans ! Dans cette auberge de famille, honneur est fait aux produits de saison, avec une carte changée tous les 2 mois. Une adresse à suivre de près ! 19, route de la Fontaine, 01400 L’Abergement Clémenciat. lesaintlazare.fr
Les visites
Les Émaux Bressans : Jeanvoine, 5 rue Thomas Riboud 01000 Bourg-en-Bresse. emaux-bressans.fr
Musée des Soieries Bonnet : 55 place Marcel Grillet, 01640 Jujurieux. www.museesoieriesbonnet.fr
www.cerdonvalleedelain.fr
Domaine du Kré : 35 rue des Combes, 01640 Jujurieux. www.domaine-biodynamie.com
Abbaye Notre-Dame d’Ambronay : Place de l’Abbaye, 01500 Ambronay. www.ambronay.org
Monastère Royal de Brou : 63 boulevard royal de Brou, 01000 Bourg-en-Bresse. monastere-de-brou.fr
Chocolaterie Vincent Durant : 39 rue Étienne Bouillet, 01400 Châtillon-sur-Chalaronne. www.vincentdurantchocolatier.com
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