Class Tourisme : Magazine de voyages et d'Art de vivre
Version imprimable

Exposition Takehiko Sugawara à la galerie Taménaga



Dans le prolongement de son 50ème anniversaire, la Galerie Taménaga à Paris présente jusqu’au 9 avril les œuvres magistrales de l’artiste japonais Takehiko Sugawara.



Déjà largement reconnu au Japon, Takehiko Sugawara est en passe d'y atteindre le statut d'artiste majeur. Il est déjà considéré par les conservateurs des plus importants musées comme « l'origine du renouveau de la peinture japonaise ». A l'étranger, les historiens de l'art international disent déjà de lui qu'il est « un des artistes vivants les plus importants du Japon ». 
Takehiko Sugawara devant une de ses œuvres - © David Raynal
Takehiko Sugawara devant une de ses œuvres - © David Raynal

L'exposition à la galérie Taménaga avenue de Matignon à Paris (08) présente jusqu’au 9 avril plus de 45 nouvelles œuvres dans lesquelles l'artiste a traité des sujets totalement inédits, comme les envoutants Aoike (étangs bleus qui reflètent les frondaisons des forêts nocturnes). « Pour cette exposition, l’artiste a fait appel à des techniques qu'il n'avait jamais employées, tel l'extraordinairement raffiné papier bleu nuit ganpishi dont la fabrication est malheureusement appelée à cesser sous peu, en raison des extrêmes difficultés de transmission du savoir auxquelles sont confronté ses artisans » souligne Mathieu Petitjean, le directeur des ventes de la galerie.

​Peinture Nihonga

Takehiko Sugawara est né à Tokyo, en 1962. En 1989, il est admis à l’Université des Beaux-Arts de Tama et 1994, il reçoit la Bourse des Jeunes Talents, attribuée par la Gotoh Memorial Foundation. Plusieurs prix prestigieux lui sont successivement décernés : Musée Yamatane (1993), Mokichi Okada-Musée d’Art MOA (1998) et surtout le Grand Prix Nikkei Nihonga (2004). Dès 1991, les musées lui consacrent des expositions personnelles : the Central Art Museum (Tokyo), The Shirane Togen Art Museum (Yamanashi); The Nerima Art Museum, (Tokyo). De plus, de nombreux musées japonais exposent ses œuvres dans leurs collections permanentes. Le peintre travaille habituellement sur washi (papier à base de fibre de mûrier) tendu sur panneau de bois. Les couleurs de l’artiste sont constituées d’un mélange de colle traditionnelle japonaise nikawa et de pigments naturels. 

Les couleurs sont constituées d’un mélange de colle traditionnelle japonaise nikawa et de pigments naturels - © DR
Les couleurs sont constituées d’un mélange de colle traditionnelle japonaise nikawa et de pigments naturels - © DR
Hautement reconnu au Japon, et bénéficiant d’une réputation solide à l’international, son œuvre est désignée par certains critiques comme annonciatrice d’une ère nouvelle pour la peinture nihonga «littéralement peinture japonaise ». Dans certaines œuvres sur papier nu, il travaille en deux temps. Dans un premier temps, il applique au revers un mélange largement dilué de colle et de pigments minéraux naturels fins. Ceux-ci traversent le support par capillarité et migrent vers la face visible à terme. Dans un second temps, l’artiste tend le papier sur un panneau de bois puis peint la face visible avec un mélange de colle riche en pigments épais. La transparence relative du washi, le jeu des motifs à la surface et le relief supplémentaire qu’offrent les pigments épais créent une profondeur visuelle unique.

​Force contemporaine

Dans d’autres œuvres, il recouvre préalablement le washi de carrés de feuilles d’or, de platine ou d’argent. Il peint ensuite sur le support et fait varier les médiums : mélange de colle nikawa et de minéraux naturels évoqué précédemment ou mélange de nikawa, d’encre de Chine et de cendres de résineux du Japon. Ces matières cuites à une température précise pendant un temps précis, se rétractent au séchage et forment ainsi des craquelures volontaires qui évoquent l’écorce des cerisiers du Japon. 
Les œuvres de Takehiko Sugawara sont une ode à la nature - © DR
Les œuvres de Takehiko Sugawara sont une ode à la nature - © DR

La force contemporaine qui se dégage de ses œuvres avec laquelle il adopte les thèmes et techniques ancestraux place l’artiste comme l’un des peintres japonais actuels les plus remarquables. Les œuvres de Takehiko Sugawara sont une ode à la nature. Cette dernière est son inspiration première.« Je ne cherche pas à reproduire des thèmes traditionnels de la penture japonaise. Je suis simplement attiré par la vie et la force des arbres, notamment des cèdres millénaires. Des arbres qui peuvent avoir 7000 ans et qui vivent bien au-delà de nos âges » explique l’artiste à Paris.  Arpentant les régions alentours, le maître part à la découverte de sites extraordinaires à travers la péninsule nippone. Il entreprend de longues balades en solitaire au milieu des forêts luxuriantes ou aux bords des rivages rocheux. Tel un conquérant, il sillonne la nature et s’engouffre toujours plus profondément dans ses entrailles en quête de monuments naturels.

Vitalité des sugi

Récemment, l’artiste s’est par exemple aventuré sur l’île de Yakushima, au sud de Kyushu, dans l’archipel Osumi. L’île est célèbre pour la richesse de sa faune et de sa flore quasiment intacte donnant ainsi à voir un paysage verdoyant parsemé de mille cascades à l’atmosphère presque enchanteresse. Takehiko Sugawara s’est frayé un chemin pour rejoindre les illustres sugi (cèdres japonais) aux racines millénaires. Parmi eux, le plus grand et le plus ancien, le Jōmon Sugi est âgé de plus de 3000 ans. A quelques pas, se dresse aussi le Daiō Sugi, certainement le plus impressionnant. Ces doyens de la forêt ont inspiré les dernières œuvres. De son habituel voyage à travers les grands arbres que sont les cerisiers en fleurs ou les pins japonais, Sugawara nous révèle avoir été attiré par la majesté et la vitalité des sugi. Il les a observés sous une multitude d’angles et de points de vue, à toute heure du jour et de la nuit, avant d’en saisir la toute-puissance et la dynamique des lignes. C’est ce qu’il nous montre dans cette exposition exceptionnelle à Paris. 

Takehiko Sugawara s’affranchit de toutes règles et contraintes de l’art traditionnel pour tendre vers l’abstraction - © DR
Takehiko Sugawara s’affranchit de toutes règles et contraintes de l’art traditionnel pour tendre vers l’abstraction - © DR
Depuis 1998, l’artiste est professeur à l’Université des Arts et de Design de Kyoto et depuis 2012, sa renommée s’est élargie au reste du monde avec d’importantes expositions en Asie et en Europe. En 2015, le directeur du très sérieux Ueno no Mori Museum (Tokyo et Kyoto) avait écrit : « Sugawara est à l’origine du renouveau de la peinture japonaise. ». En 2020, Timon Screech, de la School of Oriental and African Studies (Université de Londres) écrit : « Sugawara se distingue comme l’un des artistes vivants les plus importants du Japon. »

Observation poétique et personnelle

Frappé par la beauté et la force émanant de son environnement naturel, l’artiste s’affranchit de toutes règles et contraintes de l’art traditionnel pour tendre vers l’abstraction. « Quand on imagine l’art japonais, nous pensons souvent aux estampes japonaises qui n’ont pas de perspectives. En revanche, les cerisiers permettent de travailler sur les textures et les volumes. Cela permet de montrer toutes les dimensions du sujet » confie Takehiko Sugawara.  De cette relation privilégiée entretenue avec les arbres millénaires, Sugawara restitue une observation poétique et personnelle du monde végétal.« Il y a quelque années, quand j’ai montré ce travail pour la première fois, mes œuvres étaient uniquement réalisées à l’encre de Chine, un monde en noir et blanc. J’ai compris que mon travail n’était pas assez fort pour toucher véritablement le public européen. C’est la raison pour laquelle j’ai changé de style et de matière » souligne l’artiste. De cette relation privilégiée entretenue avec les arbres millénaires, Sugawara restitue une  observation poétique et personnelle du monde végétal. Takehiko Sugawara n'avait pas exposé en Europe depuis 2018. Cela lui a donc donné quatre années pour peindre. « Avec cette exposition lors de laquelle son œuvre a atteint une qualité exceptionnelle, qui n’est pas sans rappeler celle des grands maîtres japonais, sa carrière s'apprête sans aucun doute à connaître un tournant décisif » explique pour conclure Mathieu Petitjean. 
Sugawara restitue une observation poétique et personnelle du monde végétal - © DR
Sugawara restitue une observation poétique et personnelle du monde végétal - © DR


Marché de l’art

Cinquante ans après l’ouverture de la Galerie Taménaga à Paris,  l’avenue Matignon se voit à nouveau consacrée comme la première place européenne pour le marché des œuvres d’art. La venue de Takehiko Sugawara avant celle de l’artiste américain Tom Christopher en juin, mais aussi la présentation permanente et assumée des chefs-d’œuvre de Maîtres occidentaux (Pablo Picasso, Max Chagall, Henri Matisse, Juan Gris, Georges Rouault, Raoul Dufy, Bernard Buffet), font de la galerie Taménaga l’une des valeurs sûres du marché de l’art sur la place de Paris.

Cliquez sur les images pour faire la visite virtuelle de l’exposition : https://vr.masterart.com/tours/4136/galerie-tamenaga/takehiko-sugawara


Galerie Taménaga
18, avenue Matignon - 75008 Paris
+ 33 (0)1 42 66 61 94
mpetitjean@tamenaga.fr
www.tamenaga.com

 
Jeudi 31 Mars 2022
Notez

Dans la même rubrique :
< >

Vendredi 16 Février 2024 - 08:50 Le Cap Ferret Music Festival 2023

Lundi 30 Octobre 2023 - 17:41 L'écrivaine et les narcotrafiquants

France | Destinations | Hébergement | Art de vivre | Transport | Culture | Croisières | Sports-loisirs | Bons Plans | Bien-être | Mentions légales | Point de vue | Livres