Entre le 10 juin et le 4 août, le Royaume a accueilli 2 789 197 MRE, soit une hausse de 10,37 % par rapport à la même période de 2024, où 2 527 133 arrivées avaient été enregistrées. Une performance en apparence satisfaisante, mais qui masque une décélération préoccupante du rythme de croissance au fil des semaines.
Le démarrage de la saison avait pourtant été porteur d’espoir : entre le 10 juin et le 10 juillet, 1 520 951 MRE ont franchi les frontières du pays, traduisant une progression de 13,3 % comparativement aux 1 342 410 arrivées de 2024. Ce premier mois a bénéficié d’un effet d’entraînement, avec une forte mobilisation des communautés marocaines établies à l’étranger dès l’ouverture de la période estivale.
Mais cette dynamique s’est rapidement essoufflée. Du 11 juillet au 4 août, le Maroc n’a accueilli que 1 268 246 MRE, contre 1 184 723 à la même période l’année précédente, ce qui représente une progression ramenée à 7,05 %. Une baisse nette du taux de croissance, qui vient réduire la moyenne globale et soulève des interrogations sur les conditions d’attractivité et d’accueil durant la haute saison.
Cette évolution à la baisse du rythme de progression doit être interprétée avec la plus grande vigilance. Si la tendance se confirme sur la période allant du 5 août au 10 septembre, traditionnellement marquée par un pic de fréquentation, le bilan global de l’opération Marhaba 2025 pourrait être en deçà des attentes.
Les acteurs du secteur sont ainsi appelés à tirer la sonnette d’alarme et à anticiper toute régression durable. Une analyse rapide des freins potentiels — coûts du transport, congestion aux points d’entrée, qualité des services, communication ciblée — est aujourd’hui indispensable. L’enjeu est de préserver non seulement les indicateurs de fréquentation, mais également la confiance et l’engagement économique d’une communauté qui reste un pilier fondamental de la stabilité macroéconomique du pays
Un signal d’alerte renforcé par le recul des transferts financiers
Les dernières statistiques publiées par l’Office des Changes font état d’un recul de 2,6 % des transferts de fonds des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) à fin juin 2025, pour un montant total de 55,864 milliards de dirhams, contre 57,347 milliards à la même période de l’année précédente. Ce repli, équivalant à une perte de 1,483 milliard de dirhams, marque un inflexion significative après trois années consécutives de croissance.
Ce fléchissement pourrait être le reflet d’un pouvoir d’achat sous pression chez les MRE, d’une inflation persistante dans les pays d’accueil, ou encore d’un recentrage des priorités financières (épargne, crédits, coût de la vie). Si cette tendance devait se confirmer au second semestre, elle risquerait d’impacter durablement l’un des principaux leviers de financement extérieur du pays. Une vigilance accrue s’impose pour inverser cette courbe et préserver la confiance de la diaspora.
Entre 2021 et 2024, les transferts des MRE avaient connu une progression soutenue : de 43,364 MMDH en 2021 à 55,711 MMDH en 2023, avant d’atteindre leur pic en 2024. Cette dynamique ascendante avait témoigné de la solidité du lien économique entre la diaspora marocaine et son pays d’origine, malgré les contextes internationaux tendus. L’année 2025 rompt avec cette trajectoire, révélant une fragilité nouvelle dans cette ressource stratégique pour l’économie marocaine.
Ce fléchissement pourrait être le reflet d’un pouvoir d’achat sous pression chez les MRE, d’une inflation persistante dans les pays d’accueil, ou encore d’un recentrage des priorités financières (épargne, crédits, coût de la vie). Si cette tendance devait se confirmer au second semestre, elle risquerait d’impacter durablement l’un des principaux leviers de financement extérieur du pays. Une vigilance accrue s’impose pour inverser cette courbe et préserver la confiance de la diaspora.